Tout n’était qu’illusion démesuré. Des couleurs trop lumineuses, un univers beaucoup trop copié. A force de contempler cette peinture, elle prenait part dans mes rêves. Cela arrivait souvent, quand mon esprit s’attardait sur quelque chose, il revenait plus intensément dans mes nuits. C’est peut être cette raison qui fait que j’aime autant la peinture, pour ce florilège de couleurs. Ce qui pouvait transformer ma nuit en cauchemar, c’était ces têtes sans visage, ces crânes sans peau charnelle. C’était toujours la même scène, un homme de dos devant moi, quand j’avançais et que j’essayais de tourner cette homme, il n’avait pas de visage, juste un crâne.Toute mon échine en frémissait. Des nausées, des peurs remontaient en moi comme si j’avais accumulé. Je me levais soudain en sursaut avec des sueurs froides. Mes yeux cherchaient à s’acclimater : il faisait jour. Les murs blancs de mon appartement ressortaient encore plus que d’habitude : Je devais sortir d’ici avant de devenir fou. Je me préparais à sortir, sortir de mon cauchemar antérieur, de cette suffocation que cet appartement me donnait. Je mis ma veste et mis quelque babiole dans mes poches. Fermer la porte, marchée jusqu'à un endroit précis, marcher au milieu de tout le monde. Tous ce monde avec leurs petites routines, avec leurs petit tracas qui ne sait rien, ne voit rien et pense égoïstement qu'ils sont ceux avec les plus gros soucis. Je pense honnêtement que je suis agoraphobe ou juste insociable. Mes yeux se posaient un peu partout, c'était bientôt l'été et pourtant, le ciel était gris. Tandis que je fumais ma cigarette, un orage se dessinait au loin ou du moins la pluie. Je décidais donc d'entrer dans une petite galerie, où j'avais repérer il y a quelque jours un tableau. Un tableau que je connaissais, les couleurs, les formes, les coups de peinture. Je le voulais, et il n'y avait qu'un seul moyen, celui que j'utilisais pour chaque chose que je voulais : le voler. Impassible, je faisais le tour de la galerie, cherchant des moyens d'intrusion, regardant un peu tous les tableaux avant d'arriver devant la pièce maitresse. Sauf que manque de bol, une silhouette que je connaissais trop bien se dessinait devant mes yeux. Cette allure qui a mainte reprise m'avait barré la route. Je me mordis la lèvre, contrarié de la voir elle. Arrivant à sa hauteur, silencieusement, je replaçais une mèche de ces cheveux et la regardait avec un air hautain. Tu joue encore sur mes plates-bandes blackwood ! lui dis-je assez bas pour qu'elle seule entende. Tu n'as pas autres choses à faire ? Quelqu'un d'autre à embêter ? La dernière fois que nous étions au même endroit pour la même chose, la blonde m’avait devancé sur la statuette que je voulais obtenir. Une sorte de compétition s’était installé entre nous, ce qui m’énerver un peu quand même. Chaque fois qu’elle était dans les parages, il fallait que quelque chose m’arrive comme si elle me portait malheur.