When the little princess becomes the wicked witch, she no longer needs her prince charming

C'était une journée qui commençait bien, mis à part qu'il pleuvait des cordes dehors. Les goûtes d'eau et ce vent humide ne me donnait pas du tout envie de mettre le pied à l'extérieur. J'étais beaucoup mieux installée dans ce canapé où le confort était à son comble. Depuis mon malaise au bal du printemps, je prenais le temps de m'occuper un peu de moi. Plusieurs évènements s'étaient encaissés sans même le temps de me laisser respirer. J'avais tout perdu. Andrew s'était remis avec sa pouffiasse de styliste qui ne savait même pas s'habiller elle-même, Josh me maudissais car j'étais contre le fait qu'il retrouve sa fille, Maria ne m'adressait plus la parole et pour couronner le tout je n'avais plus aucunes nouvelles d'Ashlee. La dernière fois que je l'avais vue c'était à cette soirée un peu olé olé avant qu'un de ses amis me propose de me raccompagner. Et puis, plus rien; trou noir. Peut être que je m'inquiétais pour rien, je ne sais pas. J'attrapai un magazine que je n'avais pas encore pris le temps de lire et dès la première page je le refermai. La vieille tête de Naomi me donnait vraiment envie de vomir. Son grand retour ne m'enchantait guère. Je me redressai et mit le magazine dans la poubelle d'un geste brusque. Je décidai ensuite de me faire couler un bain pour me détendre. Journée repos, autant en profiter pour se faire plaisir. Tout de même, je songeai fortement à passer mon fin d'après-midi chez Moe. Il était toujours enchanté de me voir et je commençais à être une habituée. Depuis quelques jours, quand mon planning chargé me le permettait, je m'y rendais régulièrement pour passer du temps avec les filles sous les regards charmeur des clients. C'était un moyen de décompresser, de penser à autre chose qu'à ces problèmes répétitifs. Certes, je n'avais pas besoin de ça pour gagner ma vie ou que sais-je, d'ailleurs, je m'amusais bien. La sonnette de la porte retentit avant même que je me glisse dans l'eau bouillante et parfumée. Je grimaçai en enfilant un peignoir en soie et partis accueillir la personne. J'eus du mal à la reconnaître, mon air interrogateur attendait une réponse de sa part. Il se présenta poliment et ses petites manières de bourgeois à la noix ne pouvaient venir que d'Andrew. C'était son chauffeur Marc qui venait rechercher les affaires du journaliste que j'avais rassemblé. J'esquissai un sourire faux en lui indiquant où je les avaient posées. Je croisai les bras nerveusement, appuyée cotre la porte, prête à la refermer rapidement une fois que le chauffeur aura terminé. L'homme élégant me souhaita une bonne journée alors que je me précipitai devant l'entrée pour lui barrer le passage. Tout compte fait, je n'allais pas le laisser filer aussi rapidement. Il était séduisant, je devais le reconnaître. Je l'observai discrètement de la tête au pied alors qu'il essayait de s'enfuir. Je lui proposai ensuite de boire un verre au salon pour le remercier de sa venue. Je n'allais quand même pas rester immobile à chaque occasion de vengeance qui s'offrait à moi. L'homme affichait un sourire hésitant alors que je m’apprêtai à reprendre les affaires d'Andrew. Il avait l'air assez troublé par ma proposition et prit directement la fuite en faisant renverser une boîte précieuse sur le pas de l'entrée. Je le hélai pour lui rendre mais la limousine n'était déjà plus dans la rue. Je claquai la porte violemment en pestant. Je connaissais beaucoup trop bien cette boîte que pour m'en débarrasser si rapidement. C'était le collier de diamants que le vampire m'avait offert comme preuve d'amour un peu avant notre voyage à La Réunion. Il n'avait plus vraiment de valeur sentimentale, mais j'avais le besoin de le garder. Il m’appartenait et aucune fille n'avait le droit de le porter après moi, encore moins Ellington! Je soupirai en posant la boîte foncée sur l'étagère de la salle de bain. Maintenant que j'étais seule, je me détendis dans l'eau savonneuse accompagnée d'une musique douce. Je fermai les yeux et m'endormit pendant une poignée de minutes.

Tôt dans la soirée, je m’apprêtai à partir au bar de Moe dans l'idée de délirer un peu. Il pleuvait toujours autant mais cela ne m'empêchai pas de me décourager. Cachée avec mon parapluie, je fuyais quelques paparazzis qui me bombardaient de questions. J'attrapai rapidement un taxi laissant les photographes devant chez moi. Ils ne me lâchaient plus depuis mes derniers scandales dans la presse. Certains plateaux télévisés m'avaient invités mais je refusais à chaque fois de passer pour une conne face aux téléspectateurs. La célébrité commençait sérieusement à me gonfler. Arrivée au pub, je payai le taxi puis m'infiltrait à l'abri. Je laissai mon parapluie trempé à l'entrée et dégageai mes cheveux. Je saluai certaines personnes d'un joli sourire puis me penchai vers Moe pour lui dire qu'il pouvait compter sur moi ce soir. Heureux, du moins il en avait l'air, il me passa discrètement la clef d'une des chambres à l'étage et je le remerciai par un clin-d'oeil. Je rejoignis les autres filles qui étaient en train de se coiffer. Toutes étaient fière de travailler avec le mannequin Joanna Charleen Millers, elles s'en vantaient même. Moi, j'étais indifférente. Elles m'avaient accueillie à bras ouverts alors je leur devais bien ça; venir de temps en temps. J’ôtai mes vêtements mouillés et enfilai une tenue plus légère pendant que les autres filles étaient spectatrices d'une bagarre à l'entrée. Des rires étouffés se rapprochaient du carré VIP, une bande de gars à moitié bourré selon mes dires s'était installés dans un coin tranquille. Je rangeai mon rouge à lèvre vif puis suivit les filles qui étaient déjà en bonne compagnie. Je reconnu directement Justin, les yeux à moitiés fermés, le sourire béa. Je m'en foutais complètement s'il me voyait ici, dans cette tenue, avec les filles du pub. Je suis sure qu'il n'allait pas me juger, peut être m'engueuler mais rien de mal. Ce n'était pas tous les jours qu'on découvrait que sa meilleure amie travaillait dans des conditions pareilles. J'étais libre non? Je voulais profiter de ma jeunesse que je pensais avoir perdue. Le sourire au lèvres, je me plaçai derrière lui en enlaçant son cou de mes bras et en posant une pluie de baiser sur sa joue, laissant quelques traces rouges de mes lèvres maquillés sa peau. Bon d'accord, j'étais peut être en manque d'affection. Mais ça me faisait tellement plaisir de le voir. « C'est bon de te revoir Justin! » L'étudiant tourna la tête vers moi alors que je pivotai pour lui faire face. Je dégageai d'un geste vulgaire de la main la fumée qu'il expirait. La jolie brune assise sur ses genoux se relevai et je la remerciai d'un sourire faux. « Comme toi, je me détends.» répondis-je en prenant place sur ses genoux. Je n'avais pas envie de m'expliquer avec des blablas inutiles. Je voulais vivre le moment présent. Je passai mon bras sur ses épaules puis fronçais les sourcils en passant ma main dans ses cheveux. « Tu devrais te couper les cheveux. Puis c'est quoi cette mine? Tu vas bien Ju? Ne me dis pas que tu t'es encore bagarré! Je comprends pourquoi toutes les filles te fuient, tu leur fait peur avec ce physique de racaille.» je plongeais mes yeux clairs dans les siens et nous échangions un sourire. Je ne savais même pas s'il m'écoutait où s'il faisait semblant. Il me donnait envie de rire. « Moi, j'ai pas peur de toi.» dis-je en jouant avec le col de sa chemise. J'approchai ma bouche de son oreille et lui chuchotai: « Je veux oublier qui je suis, je veux m'amuser juste pour ce soir. Je m'en fou de ce que les autres pensent. J'ai besoin de toi. Tu me suis?» lui demandai-je en baladant lentement mes doigts sur son torse. Il frissonna alors que mon souffle caressait toujours son oreille. J'espérais une réponse positive de sa part. Justin n'était pas du genre à refusé surtout si son esprit était ailleurs. J'étais assise sur l'idée de me venger.

When the little princess becomes the wicked witch, she no longer needs her prince charming

Sortir du piège amoureux était loin d'être aussi simple que je l'espérai. Je ne supportai plus la routine de mon quotidien habituel. Une seule question brûlait les lèvres de chaque visage que je croisai. Inutile de préciser laquelle, tout le monde se demandait ce que j'étais en train de faire. Peut être que je changeais, ou peut être pas. Leur avis m'importait peu, je m'en fichais si je les décevais. Je n'avais pas besoin de commentaires intempestifs pour 'soit disant' mon bien. J'étais assez intelligente pour vivre comme bon me semble. Après avoir rendu les affaires d'Andrew à son chauffeur, je me rendis dans la salle de bain pour me délecter d'un bain mousseux. Mon champ de vision était fixé sur la boîte qui contenait un collier qu'on m'avait offert. Je noyai ma tête dans l'eau afin d'oublier cette soirée romantique qui était dorénavant loin derrière moi. En début de soirée, je décidai d'aller me distraire un peu chez 'Moe Le Barman'. Je m'y rendais récemment depuis quelques temps, histoire de mettre de côté ma galère de vie. L'ambiance me plaisait toujours et dès mon entrée, j'en avais le sourire aux lèvres. Je fus accueillie chaleureusement par pas mal de monde dans la foule. Après avoir glissé deux mots à Moe, je me rendis dans le Carré VIP où je rejoignis les autres filles qui étaient déjà là. Certaines ne trouvaient pas ça normal de me voir ici, elles pensaient que j'avais mieux à faire de mon temps. Comme quoi? Postuler à droite à gauche aux différentes annonces à la recherche de mannequin alors que j'étais déjà engagée à MODE? Certainement pas! Mais malgré leur opinion, je les trouvais assez sympathique avec leur sourire permanent. Le premier groupe de garçons s'était installé sur les divans et attendait joyeusement d'être servis. Les filles passaient déjà à l'action alors que je terminai quelques retouches. Je tenais beaucoup à mon physique et aux regards des autres, mannequin ou pas mannequin. Une fois passée à travers le rideau de perle, je m'avançai vers un jeune homme qui m'était familier, beaucoup trop familier. Je savais que Justin était le gars à passer sa journée dans différents bars, mais je ne savais pas du tout que j'allais le croiser aujourd'hui. J'affichai un petit sourire narquois persuadée qu'il allait bientôt être défoncé. Je m'installai sur ses genoux et lui offris quelques tendres baisers sur sa joue. Le temps de réaction fut décalé, il me repoussa, surpris de me voir. « T'occupes! Je vais parfaitement bien et je sais ce que je fais. Tu ne vas pas t'y mettre non plus! » Je baissai les yeux en me demandant pourquoi étais-je si agressive alors qu'il essayait sans doute de me protéger. Mais je n'avais pas besoin de ça, je voulais m'occuper de mes affaires seule. Je passai ensuite ma main dans ses cheveux mais il la chassa soudainement. Bon, c'était clair; il n'était pas d'humeur à se détendre. Je ris suite à sa remarque. « Quoi? Elle ne te plait pas? Tu me déçois là. Ces petites merveilles ont étés faites exceptionnellement pour nous. Ce sont les plus belles, tu peux pas trouver mieux. C'est hyper confortable! Je demanderai bien à MODE d'en faire, ça peut faire un tabac j'en suis persuadée. » Mon ami me dévisagea, toujours aussi froid, comme s'il avait la chose la plus idiote et la plus ridicule en face de lui. J'enroulai mon bras sur ses épaules, séparant de quelques centimètres la distance qu'il y avait entre nous. « Mais t'es tout le temps défoncé Justin. Ne me demande pas de partir, que je soies là ou pas tu arriveras quand même à être déchiré. Et tire une autre tête que ça pour commencer. » ordonnai-je en déposant mon pouce sur son menton pour qu'il me regarde. Toujours rien. Je me penchai vers son oreille en lui soufflant quelques mots tendres et sincères. Inutile de tourner autour du pot; il était partant ou il ne l'était pas. Je ressentais sa peine à l'intérieur de sa carapace de fêtard, je le connaissais par coeur. Peut être avait-il une vie aussi pourrie que la mienne, que ce soit sentimentale ou autres. Mes doigts jouèrent sur son torse mais il retira ma main, une seconde fois. Légèrement vexée, je me décollai de lui en marmonnant quelque chose d'incompréhensible entre mes dents. J'étais déçue, mais c'était surement mieux comme ça. Que dis-je? Joanna Millers n'abandonnait jamais! Je dégageai mes cheveux bouclés en arrière puis revint vers lui. « Quel âge as-tu? 12 ans? Je t'ai connu beaucoup plus cool et sympa. Garde ta mauvaise humeur pour toi. » Le chef des Revelers se pencha vers un autre gars alors que je faisais mine de bouder. Je regardais les autres filles qui m'enviaient -surement- faire des aller-retours avec des plateaux. Justin me passa un joint et je remerciai son pote d'un signe de tête. Je savais que mon meilleur ami adorait se shooter avec n'importe quoi, mais de là à me proposer un joint c'était assez bizarre. J'hésitai. Je n'avais plus touché à cette saloperie depuis bien longtemps. Je cédai rapidement grâce son petit clin d'oeil en coin et au fait qu'il avait vraiment l'air de vouloir 'm'aider'. Je reconnu enfin le vrai Justin. « Au point où j'en suis. » dis-je après avoir expiré la fumée. Directement, les effets d'une première taffe resurgirent de tous mes sens. Je lui rendis le joint alors qu'il me proposait quelque chose à boire. Je l'écoutais à moitié, je n'arrivai pas à le suivre avec tous ces noms d'alcool qui défilaient rapidement de sa bouche. Dans ce domaine, c'était le champion. Je jetai un coup d'oeil à la serveuse qui s'impatientait. « Ça roule. Par contre je t'interdis de jouer avec mes fringues si je suis morte. » répondis-je amusée. Je ne savait pas si c'était le fait de retrouver Ju qui me rendait si joyeuse ou si c'était simplement le fait de me faire fumer et boire n'importe quoi, mais j'étais heureuse, zen, j'étais en hyper-vie. Toujours assise sur ses genoux, je le regardais en souriant, d'ailleurs, je ne savais pas vraiment pourquoi je souriais mais sa tête me donnait envie de rire. « Tu ne lies pas la presse à scandales? Tant mieux, ça c'est top! Tu verrai les horreurs qu'ils disent sur moi. C'est vraiment n'importe quoi. Dire qu'il y a des gens qui passent leur vie à publier celle des autres. J'en ai marre de cette célébrité à la con. C'est pour ça que je préfère passer mon temps avec des gars comme toi qu'avec des imbéciles. Au moins, tu ne me juges pas, tu t'en fou de ce que je peux bien penser. Et ça c'est cool tu vois, je sais que t'es quelqu'un de vrai, de franc et d’honnête et ça, c'est la classe. C'est comme les histoires de vos confréries avec tous vos enfoirés qui vous prennent pour de la merde. Ashlee m'a un peu expliqué mais j'ai quasi rien retenu. » La serveuse m'interrompu en nous donnant nos boissons. Je ris en voyant Justin s'écrier pour trinquer. Je l'imitai en levant mon verre puis, sans trop réfléchir, j'avalai deux trois gorgées rapidement. Le choc. C'était de la tuerie, du suicide express! Je fronçai les sourcils et tirai la langue, ma gorge en feu. « T'es un grand malade! » lui répondis-je alors que j'essayai de récupérer ma voix. Je ne tenais pas du tout l'alcool et cela depuis toujours. Pourtant, je me sentais parfaitement bien, j'étais joyeuse. J'obéis et repris gout à un autre joint. Ma tête lourde se posa sur le dossier du divan alors que mon ami s'écroulai de tout son long. J'avais l'impression d'être en parallèle avec un autre monde. Justin était décidément trop fort, respect! Les battements de mon coeur s'accélérait. « J'ai trop chaud. Je suis en train de brûler. » m’exclamais-je en pouffant de rire. « Je crois que je vais tomber, rattrape-moi imbécile! » lançais-je inquiète. Je racontais que de la merde. J'avais le sentiment de tomber dans le vide et de ne plus avoir connaissance de l'espace et de l'équilibre. Justin saisit ma main et me complimenta. J'ouvrai grands les yeux pour vérifier que c'était bien lui et pas un autre. Je me penchai vers lui pour mieux comprendre ce qu'il disait. « Dis pas n'importe quoi et ne me parle pas de ce bouffon! Je ne veux pas qu'il vienne tout gâcher. » Le jeune étudiant glissa ses doigts entre quelques mèches de mes cheveux puis vint les poser sur mon cou. Je le regardai faire sans broncher, sans quitter son regard pétillant des yeux. Mon souffle devenait inconstant comme tout ce qu'il se passait dans ma tête. Nos rapprochions nos lèvres alors que je glissai mon doigt sur les siennes désirées. Le désir, la passion, le plaisir; tout se mélangeait et s'accumulait. J'entrouvris ma bouche pour accueillir son baiser brûlant. Tout s'accélérait; je me collai à lui en caressant du bout des doigts ses cheveux près des oreilles, ma langue goûtait au plaisir de la sienne. Plus rien ne nous arrêtait, c'était comme de la fusion. Enfin, mis à part les autres gars dans la pièce qui s'écriait gaiement d'assister à un tel spectacle. J'interrompu notre étreinte, honteuse et mal à l'aise d'être affichée de la sorte. Je connaissais pas mal de monde qui avait accès au carré VIP et je redoutais de tomber sur un visage connu. Seulement, Justin avait fait monter la température et je n'avais pas envie de finir la soirée maintenant. « Viens, on se tire. » Je me retirai du divan, manquant de peu de tomber et posai mes mains sur mes hanches en attendant une quelconque réaction de sa part.