Le corps lourd, la tête rongée par une migraine, la jeune fille ne voyait pas où elle était ; ses paupières clignaient si faiblement que l’environnement lui apparaissaient en flash vif et distincts. Etait-ce une route qu’elle voyait se profiler sur l’horizon ? Elle reposa sa tête contre le dossier du siège, son corps tremblait comme une feuille que le vent aimerait titiller. Elle sentit quelqu’un la porter, la tirer violemment puis la jeter avec cette fois-ci un peu plus de douceur. […] En rouvrant les yeux, Gabrielle entraperçût un décor on ne peut plus familier ; les chandeliers vénitien qui flamboyaient sous l’éclat de leurs dorures, le papier peint avec les cannelures qui resplendissait de mille feux. Une odeur bien familière, délicate à souhait, éveilla encore plus la chaste. Elle redressa la tête tout en jetant un regard circulaire autour d’elle ; petit à petit sa mémoire lui revenait. La soirée à New Heaven qui s’était terminée pour elle un peu plus tôt que prévu ; le coup brutal et démentiel que lui avait affligé son ‘ami’ lorsqu’il l’avait sentie un peu trop ancrée dans sa vie, et puis, le noir, effrayant, glacé dans lequel la malheureuse était restée prisonnière malgré elle. Un souffle délicat réchauffa ses paupières ; Gabrielle inclina légèrement la tête en la direction de cette personne. Il s’agissait de Tyler. Blottie contre lui, la blonde retint un cri ; que faisait-elle ainsi ? En si mauvaise posture ? Quelques flashs accompagnèrent sa réflexion, la guidant hors des sentiers battus ; Tyler l’avait poussée si violemment qu’elle en avait eu l’esprit ravagé en grande partie. L’ange tenta de se défaire de son étreinte, mais la chaleur réconfortante de ses bras lui procurait une délicieuse envie de se laisser aller au sommeil. Ses paupières en devinrent si lourdes qu’elle ne put les garder plus longtemps ouvertes. Sur ses lèvres carmin fleurissait un sourire, dénotant la tranquillité de son esprit ; sa mine blanche et reposée était le reflet même de la divinité ancrée sur Terre. Plongée dans le calme olympien de ses songes, l’envoyée de Dieu n’entendit rien et ne vit rien de l’obscurité du monde ‘réel’. Ronronnant comme un chaton, elle ressentit à peine l’effleurement léger d’une main sur sa joue de porcelaine. On dut certainement la déposer sur un lit car un frisson traversa sa peau lorsqu’elle sentit le drapé de soie y ondulant ; ainsi allongée et reposée, la chaste ne sentait plus son corps lourd et ankylosé. Il n’y avait que son âme d’éveillée. Saint Paul disait que le corps est le tombeau dans l’âme ; cette sentence avait toujours été énoncée aux fidèles lors des prières auxquels la messianique Gabrielle participait. Instinctivement, la jeune fille bien qu’endormie, chercha du bout des doigts son chapelet qui n’avait jamais quitté la poche de son veston ; ses doigts s’enroulèrent autour des perles nacrées qu’elle égrena une à une. Son esprit touchait les cieux célestes, son corps n’existait plus. Ayant ainsi atteint ce stade de contemplation, l’étudiante en Philosophie put entrevoir la noirceur irradiant la demeure Lockwood ; on lui fit joindre un message. Etaient-ce les anges qui la prévenaient du mal qui allait s’abattre tôt ou tard ? A mesure qu’elle communiquait avec eux, sa respiration s’accélérait ; un vent de panique s’engouffra dans ses poumons. Oui quelque chose de terrible allait se produire. Aussitôt, la blonde sursauta en rouvrant les yeux. Elle entendait distinctement cette fois, des éclats de voix humaines enroués par la colère provenir du rez-de-chaussée…Les cris s’intensifiaient à mesure que l’ange avançait à pas furtifs en dehors de la chambre. Son regard en dessina les contours ; elle était chez Tyler. Appuyée légèrement contre la rambarde, la prude observait avec de grands yeux inquiets la dispute entre son confident et..Caroline. La demoiselle semblait être rentrée de son voyage en Allemagne plus tôt que prévu ; la rage se peignait d’un rouge franc et massif sur son visage. Pourquoi un tel emportement ? Gabrielle resta hautement perchée ; silencieuse, elle tentait de comprendre le pourquoi du comment. L’affaire lui paraissait compliquée et les cris éplorés de Caroline n’arrangeaient rien à l’affaire. Tyler tentait de conserver un calme admirable. Gabrielle entendit son prénom à maintes reprises, précédées par quelques jurons de la part de la cheerleader. Ainsi blâmée pour quelque chose dont elle n’était pas au courant, l’ange descendit rapidement les marches : sa tête la faisait horriblement souffrir. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Manquant de peu à vaciller, quelqu’un la retint de force ; là, ce n’était pas Tyler, ni même Caroline. Cette empoignade violente la réduit au silence lorsque ses yeux clairs elle retrouva cette noirceur qui l’avait hantée durant son sommeil.

Nicholas ! Tenta d’articuler la jeune fille, les larmes aux yeux. Gabrielle sentit les mains puissantes du démon encerclant son cou ; ce n’était pas la première fois que le soldat de feu précaunisait de la tuer ainsi, en l’étouffant, en la privant d’air, de vie…Son regard noir était terriblement angoissant ; la chaste tenta de se défaire de son emprise lorsque tout à coup, quelqu’un retira Nicholas. Tombant lourdement sur le sol, la blonde sentit son cœur battre jusqu’à ses tempes ; le visage exsangue, les lèvres aussi bleus que ses yeux, Gabrielle tenta de se redresser et là, elle vit l’improbable. Nicholas et Tyler qui se battaient, s’insultaient. Elle accourut en leur direction alors que Caroline l’en avait pourtant empêchée en hurlant désespérément son prénom. Arrêtez ! Arrêtez immédiatement ! Nicholas, arrête ! Ordonna-t-elle sévèrement. Aussitôt, le démon se figea ; il lâcha sa prise sur le sportif. Ce dernier en avait eu le visage rouge de colère. L’ange déposa délicatement sa main sur l’épaule de son ami en demandant ; Tyler, ça va ? Je suis désolée. Je…Elle ne parvint à rien ajouter ; Caroline s’invita farouchement dans la conversation, blâmant l’ange pour un crime qu’elle n’avait pas commis. Gabrielle ne comprenait rien. Ses accusations lui paraissaient infondées ! La jalousie détruisait la douceur de son visage. Aussitôt, la divine rétorqua, agacée par la situation rocambolesque, improbable ; Mais arrêtez ! Que se passe-t-il bon sang ? Le visage rougissant sous le coup de la colère, la blonde s’excusa aussitôt pour son emportement. Arrêtez, je vous en prie. Parlons d’une manière on ne peut plus civilisée. S’il vous plait. Caroline la fusilla du regard, à l’instar de Nicholas qui semblait pressé à l’idée d’affliger une correction supplémentaire à Tyler. La situation échappait complètement à Gabrielle ; pourquoi autant de colère ? De tension ? L’air paraissait irrespirable…Elle en eut le cœur tout retourné. Le manoir Lockwood ne devait pas être le théâtre d’une tragédie.

Une longue journée comme souvent, se faire virer de cours. Avoir l’envie de replonger, de retourner en soirée, de s’amuser comme avant. Cette envie était immense et elle se trouvait en moi, elle était tellement importante limite plus que Caroline. Etrange non ? C’était pourtant la femme de mes rêves de ma vie. Enfin bref c’était bien compliqué, trop compliqué pour moi, je ne supportais pas l’idée de la voir avec son Ian. Celui qui l’aimait tellement, qui l’aidait quand elle allait mal, enfin bref son petit protecteur alors qu’au final il ne servait à rien. S’il servait juste à mettre des embrouilles dans notre couple, d’ailleurs il y arrivait bien. J’espérais qu’elle allait rentrer bientôt pour mettre un terme à toutes ces embrouilles, je voulais que nos engueulades cessent un jour… Alors que la journée se déroulait doucement, la nuit commençait et elle n’était pas prête de s’arrêter. Une soirée venait de s’installer sur le stade, il y avait énormément de monde dont tout les sportifs ou presque. J’avais préféré me mettre à l’écart avec une belle demoiselle, mais Gabrielle comme à son habitude était venu me stopper. Avait-elle bien fait ? Avec l’alcool sa réaction n’était pas la meilleure, non je ne me contrôlais plus vraiment. C’était le loup qui avait prit le contrôle, impulsif et très colérique, j’avais entrainé la petite blonde à l’écart. Je lui avais tenu fermement son poignet laissant la marque de sa main. Je lui avais alors balancé pleins de choses à la figure, autant des insultes que des mots blessants. Je ne les pensais forcément pas, l’alcool me faisait dire n’importe quoi et me faisait devenir violent. Je la poussais alors une première fois doucement, mais celle-ci continuait à me tenir tête jusqu’au bout, jusqu'à ce que je la pousse une fois de trop. Elle était déstabilisée et finalement ces jambes tombaient au sol tout comme sa tête. Je n’avais pas eu le temps de la rattraper, tout cela venait de se passer si rapidement, une vague de stress venait de monter rapidement. Je l’avais alors porté dans mes bras, je marchais rapidement sans faire de bruit jusqu’au parking ou se trouvait ma voiture. Je l’avais alors installé sur le siège avant à côté de la place du conducteur. J’étais alors rapidement monté dans la voiture et j’avais allumé le moteur, pour démarrer au quart de tour. Je ne respectais pas les limitations de vitesse comme tout les jours d’ailleurs, les routes étaient complètement désertes et tant mieux. Je pouvais rouler aussi vite que je le désirais, j’avais qu’une chose en tête. J’espérais tout simplement que c’était un mauvais cauchemar et que j’allais enfin me réveiller, et que Gabrielle n’était pas inconsciente. Et pourtant quand j’arrivais au manoir, celle-ci avait les yeux toujours fermés comme si elle dormait. Je la portais alors doucement jusqu’au manoir, ou je remarquais que je n’étais pas seul. Je me retrouvais en mauvaise position avec Gabrielle dans les bras et j’étais torse nu, j’avais tout de même mon jean. Je regardais l’autre blonde qui se trouvait devant la porte du manoir, Caroline était revenue d’Allemagne tout allait mal en une soirée. J’entrais sans faire attention à elle je montais les escaliers et je déposais Gabrielle dans ma chambre, dans mon lit précisément. En effet c’était la chambre la plus proche, je la recouvrais alors des draps et lui déposait un léger baiser sur son front. L’inquiétude était toujours présente en moi, je prenais alors un t-shirt au vol et je descendais les escaliers. Je n’eu pas le temps de poser mon pied au sol qu’une voix aigue montait directement. Une engueulade, encore une et cette fois-ci je n’allais pas m’en tirer en lui disant « Je t’aime ». Je connaissais parfaitement Caroline, quand la colère la prenait c’était très dur voir impossible de la calmer directement. Je la laissais parler, je la laissais crier comme elle le désirait, je pensais à autre chose. Je pensais à Gabrielle, j’espérais que celle-ci allait vite se réveiller pour en parler avec Caroline. J’entendais alors une petite voix, celle de ma confidente qui venait de se réveiller. Elle descendait doucement les marches, alors qu’en peu de temps un étranger était venu dans le manoir et avait plaqué contre le mur la petite Gabrielle. En peu de temps je m’étais alors rué sur l’homme qui était tout simplement le sportif : Nicholas. Je le connaissais et il était très étrange envers ma petite blonde. Je sentais alors une force qui me poussait violement contre une table, la rage commençait alors à monter en moi. Mon visage si doux devenait moins sympathique, les traits de mon visage changeaient rapidement. Mes yeux noirs devenaient le mal incarné, je serrais la mâchoire et au final je lâchais un coup. Mon poing finissait sa route dans le visage du jeune. Celui-ci me lâchait sur le champ, il s’était soudainement figé à la parole de Gabrielle. La colère se trouvait en moi je n’avais jamais demandé à ce que Caroline revienne ce soir, à ce que la soirée tourne mal. Je ne voulais pas me battre aujourd’hui, non pas encore une fois. Je restais alors face à Nicholas, je ne bougeais pas et je ne disais rien, mon regard noir et lugubre était toujours posé sur lui. Mes mains s’étaient refermés, formant deux poings je me retenais de lui sauter dessus et de lui faire comprendre la douleur qu’il faisait endurer à ma petite confidente. Je soupirais alors à la voix de Caroline, tournant les yeux dans sa direction. A croire qu’elle croyait tout et n’importe quoi, qu’elle n’était qu’une simple gamine. Je ne pu m’empêcher de rigoler à la réplique de Nicholas, c’était plutôt un rire moqueur et non joyeux. Je fixais toujours Caroline : « Tu sais quoi, c’est bien. Je vois vraiment ce que tu pense de moi, je vois vraiment ce que tu es, une petite gamine immature. Tu crois à tout et n’importe quoi, tu n’attends pas d’explications, tu remets toujours mon passé sur le tapis et sache que ce n’est pas la meilleure chose. Non car tu sais très bien pourquoi j’étais comme ça. Le petit con que tu décris si bien, toi au moins tu as tes deux parents. Tu as ton père qui t’aime et qui t’aide dans tes projets, peut-être qu’avec ta mère ça ne va pas tellement. Mais au moins ta tes deux parents, moi j’ai quoi ? Je n’ai rien, une mère absente qui ne remarque pas que ces enfants va mal car madame travaille toute la journée ainsi que le soir. Mon père je dois te le rappeler ou il est en ce moment ? Dans un cimetière, il est mort CAROLINE. Mort ta bien compris ? Alors arrête de te plaindre un peu, arrête de remettre mon passé sur le tapis et réfléchit avant de parler. Car je n’ai pas couché avec Gabrielle, tu veux savoir ce qu’il s’est passé. Je l’ai poussé, elle est tombé et à perdu connaissance. Tu voulais que je laisse ma confidente au sol et me casser comme un lâche ? Non excuse moi je ne suis pas l’une de ces tafioles. Crois ce que tu veux j’en ai plus rien à foutre, je sais ce que j’ai fais et ce que je n’ai pas fais. »

Un léger soupire venait de s’échapper de ma bouche, je venais de dire tout ce que j’avais sur le cœur depuis un long moment. Elle s’avait que j’allais mal, que j’étais devenu l’un des petits cons à cause de cette raison et elle ne trouvait rien de mieux que de me le rappeler. Je reculais alors, je ne répondais pas à Gabrielle, j’étais tellement dégouté de leurs réactions. Par contre mon visage s’endurcit encore une fois, la colère n’était pas partit au contraire. Je repensais à la réflexion du pauvre mec qui se trouvait en face de moi. Je m’avançais vers lui, pour au final en peu de temps l’attraper au col et à le plaquer contre le mur. Je le tenais fermement, je ne rigolais pas, mon sourire moqueur avait soudainement disparu. Mon regard posé sur l’homme qui faisait partit de l’équipe ou je me trouvais aussi, je ne le pensais pas si violent. J’avais remarqué ces petits bleus se trouvant sur la peau de Gabrielle, j’avais très bien compris qu’elle ne s’était pas fait ça en se cognant. Non ce n’était pas bien compliqué à le savoir, je le tenais toujours aussi fortement. Quelques mots sortaient alors de ma bouche, des mots prononcés sur un ton de rage, de colère mais aussi froid que l’hiver. « Tu es si jaloux que ça ? En même temps elle a bien raison de ne pas vouloir coucher avec une pourriture comme toi. Tu pense que de la frapper, de l’utiliser comme ton souffre douleur allait arranger quelques choses ? J’ai bien remarqué ces marques sur ces bras ou sur le bas de ses jambes. Ecoute bien le chien comme tu dis, tu es tout simplement une pourriture, tu devrais crever pour ce que tu fais. Ta pas honte de t’en prendre à une femme ? Tu es bien un lâche, un pauvre mec. Un pauvre mec et j’ose le dire, ne t’inquiète pas tu me fais pas peur, ce n’est pas parce que tu es baraque et que ta des muscles que tu me feras peur. Approche encore une fois Gabrielle, touche la encore une fois et tu vas voir toutes ces marques qui se trouvent sur son corps et celle que tu viens de faire autour de son cou, tu les auras. Mais tu souffriras bien plus qu’elle n’a souffert. » Je lâchais alors le jeune homme et je reculais de deux voir trois pas et je regardais la porte. « Maintenant dégage, tu n’a plus rien à foutre ici. »

Tout en descendant silencieusement les marches, Gabrielle sentait son cœur se rompre dans sa poitrine ; ses grands yeux bleus se posèrent immédiatement sur les deux silhouettes qui obscurcissaient la vive lumière inondant le salon ancien. Elle descendit lentement les marches, une à une, redoutant le moment où elle allait se retrouver face à Tyler ; elle n’était pas en colère. Ce genre de sensation lui était méconnu. Ses doigts effleurèrent doucement la rambarde en bois de chêne, et elle s’en détacha lorsque les deux jeunes gens la remarquèrent. Candide et honteuse, la jeune fille se présenta à eux d’abord la tête baissée. Les cris éplorés de Caroline lui déchirèrent le cœur ; elle s’en voulait tellement. Elle avait la sensation d’avoir souillé leur union sacrée ; elle se maudissait d’être si proche, si complice avec le footballeur. Un sourire tendre fleurit sur ses lèvres roses comme les fleurs ; sa gentillesse et sa bienveillance réchauffèrent de nouveau son cœur et lui promulguèrent la force de batailler pacifiquement contre cette nouvelle ennemie. Caroline ne l’avait jamais appréciée et pourquoi ? Gabrielle se posait encore la question ; Meagan et Raphael lui avaient expliqué à maintes reprises que les humains possédaient un cœur aliéné par de mauvais sentiments. La jalousie et l’envie en faisaient partie. Le mythe de la boîte de Pandore lui sauta aux yeux comme étant l’évidence même. Elle baissa la tête ; celle-ci était tellement alourdie par les questions, les craintes et la honte. Ce sentiment la rongeait à petit feu. La chaste se sentait transpercer par le regard de la cheerleader ; Caroline la haïssait, il n’y avait plus nulle doute. Mais soudain, tout devint plus agité ; le silence céda sa place aux bruissements les plus effroyables. Propulsée en avant, la blonde ne vit rien venir ; l’air s’échappait de ses poumons et ses yeux commençaient à blanchir et à se voiler. Tout lui semblait si flou, si lointain. La mort allait une fois de plus la surprendre ? Elle vit les iris brûlants de rage du démon et là, elle prit peur. Les larmes coulèrent d’elles-mêmes, trouvant le droit chemin sur ses joues de porcelaine. Enfin, il la relâcha, malgré lui. Caroline vint aider Gabrielle à se redresser et l’ange la remercia d’un sourire ; elle prit appui contre la danseuse puis s’en détacha afin de séparer les deux hommes qui se battaient violemment. Le miroir venait de se briser. La table basse avait été détruite. La jeune fille se mit à crier ; elle ressentait cette émotion lui ensanglantant le cœur. Un tison le pénétrait, encore et encore, ne laissant de lui, que des miettes.

Je vous en prie, calmez-vous ! Répéta la chaste en tentant de s’interposer entre les deux sportifs. Nicholas lui adressa un regard noir de colère et de haine ; il la traitait comme une moins que rien, une souillon que l’on pouvait utiliser, frapper et jeter. Il abusait de sa faiblesse et de sa générosité ; l’ange était incapable de résister au démon. Elle l’aimait trop pour le heurter. Tyler reprit son sang froid mais resta tout près de Gabrielle. Caroline quant à elle, fit un pas vers l’ange et la fusilla du regard en lui demandant des explications ; visiblement, personne n’était prêt à s’engager dans une discussion sérieuse où les bonnes manières étaient de mise. Passant sa main autour de sa nuque bleuie par le choc, l’Envoyée de Dieu enchaina, en des termes plus délicats, et fermes à la fois ; Comment pouvez-vous croire que je vous ai trahi ? Que Tyler t’ait trahie Caroline ? Je suis choquée de voir vos comportements, on dirait des bêtes et non des humains ! Dieu ne vous a pas fait ainsi, dit-elle en attrapant discrètement son chapelet. Elle en égraina une à une les perles en murmurant, avec plus de douceur ; Dieu ne veut pas que nous nous comportions si bassement les uns avec les autres. Nous sommes tous frères et sœurs. Nous sommes tous bons et loyaux les uns envers les autres. Caroline, je te prie de me croire, je n’ai jamais eu une quelconque relation avec Tyler. Nous sommes de bons amis. C’est un jeune homme loyal, tendre qui t’est entièrement dévoué. Il t’aime d’un amour fantastique. Je ne l’ai jamais vu si attaché à une femme. Je te prie de bien vouloir le croire. Il…Il m’a bousculée sans faire exprès et il a décidé de me ramener ici. Il n’allait pas me laisser évanouie en plein parking de New Heaven. Son acte est bon et héroïque, qui sait ce qu’il me serait arrivée si j’étais restée là-bas ? Tu devrais plutôt saluer sa prouesse que de lui parler en ces termes. Je te promets au nom de Dieu que jamais il ne s’est passé quelque chose de …déplacé entre nous. Nous avons toujours été amis, et complices, sans plus. Je sais combien il te semble difficile de croire en moi au vu de la situation, mais je t’en prie. Tu as changé Tyler et malgré ton absence, il est toujours resté droit. J’ai veillé sur lui et je te jure, Caroline, je te le promets, il ne t’a jamais trompée avec qui que ce soit. La jeune fille noya son regard tendre dans celui de la cheerleader ; elle espérait que ces quelques mots, sincères et murmurés avec douceur allaient calmer son cœur courroucé. Tyler était un ami, rien de plus ; les circonstances portaient à croire du contraire, mais non. Nicholas n’en démordait pas ; ses poings étaient toujours serrés, tout comme sa mâchoire. La chaste s’approcha de lui et porta sa main sur sa joue, l’effleurant d’une douce caresse. Je t’en prie Nicholas, regarde moi dans les yeux et dis moi que tu regrettes ces paroles. Pourquoi ne fais-tu pas confiance ? Tu sais qu’il n’y a que toi que j’aime. Je ne te trahirai jamais…Sauf pour…Tu vois de quoi je parle, enchaina t’elle en murmurant cette annonce à son oreille. Elle parlait ici de son amour incontesté pour sa noble cause ; pour le Paradis, son Lord Suprême, son Père, son Créateur Saint. Dieu. Le reste l’importait peu. Nicholas savait parfaitement que lui imposer un choix entre lui et le Sain Patron était improbable : elle le lui avait déjà expliqué lors de leurs retrouvailles à la lisère du bois, là où la rivière étincelait comme un précieux joyau. Je ne suis pas une fille si vulgaire. Je n’éprouve que de l’amitié pour Tyler ! Et lui aussi ! Lança-t-elle en reportant son regard vers Caroline qui la dévisageait avec mépris et rage. Je vous prie de nous croire. La situation nous a échappée. Tyler m’a juste sauvée…Il n’a rien fait de plus. Et moi non plus ! L’ange ne pouvait en vouloir à son ami même après la forte bousculade qui les avait hélas, conduis à une situation si complexe ; pourquoi devaient-ils se justifier sans cesse ? Pourquoi les gens ne se fiaient-ils pas eux ? Pourquoi Nicholas ne lui faisait pas confiance ? La blonde baissa la tête ; les fils d’or retombaient sur son visage de porcelaine. Je suis désolée Tyler, désolée de te mêler à mes histoires. La tête toujours baissée, la prude garda ses mains dans son dos, jouant nerveusement avec les perles nacrées de son chapelet…

Tout ce qui se passait était vraiment imaginable. Pourtant tout cela se passait réellement, tout cela à cause d'une soirée. Tout cela à cause d'une seule chose, le départ de Caroline. Même si c'était moi qui l'avait poussé à partir pour sa protection. Je le vivais très mal et ça tout le monde le disait je me laissais aller comme avant. J'avais l'impression de me dissoudre un peu plus chaque jours. Même si la belle Gabrielle était là pour me soutenir ainsi que ma sœur et certain potes, rien n'allait. Ce n'était pas avec des paroles que j'allais retrouver mon sourire, ce n'est pas par des mots sur msn que j'allais me sentir mieux. Ce n'était pas en voyant le jeune allemand contre elle que j'allais rester moi même. Je ne pouvais pas cacher la haine que j'avais au fond de moi pour cet homme, il venait seulement d'arriver dans sa vie. Et j'avais l'impression qu'il avait déjà prit une grande place, comme si elle le connaissait depuis des années alors que ce n'était pas le cas. Je faisais souvent des crises de jalousie et elle s'en plaignait, mais en même temps je ne comptais pas le nombre d'engueulade qu'on avait car une demoiselle était trop proche de moi. Et voilà que tout recommençait, mais cette fois-ci la blonde était devenue rouge comme une pivoine ou une tomate (a). Elle s'énervait et se retenait de me mettre une gifle cela se voyait par ses mains qu'elles serraient. Mais elle savait pertinemment que je ne sentais pas grand chose. Par contre elle pouvait très bien se casser la main contre mon beau visage. Mais il y en avait un qui n'allait pas se gêner, lui n'aurait pas mal et je savais ce qu'il était enfin je m'en doutais. Je n'étais pas totalement sur, mais Gabrielle était toujours relié à dieux et je me demandais parfois vu ces paroles si elle n'était pas un genre d'ange. Son opposé était tout simplement Nicholas et lui peut-être le diable ou quelques choses comme ça. Enfin bref je n’eus pas le temps de réfléchir un peu plus que je sentais une douleur dans mon ventre et que je me retrouvais au sol. Son poing venu se fracasser dans mon visage et la douleur venait s'installer en moi. C'était bien l'une des premières fois qu'une personne arrivait à me toucher ainsi... Caroline était venu m'aider à me relever sans rien dire et elle était aller s'asseoir tranquillement sur le canapé. Je soupirais et m'appuyais contre le table, essuyant rapidement mon nez qui coulait rouge. Je restais près de Gabrielle et de cette pourriture. Sur un ton froid et fort je répondais à ces paroles.

-Au moins je profite de la vie, je m’abrutisse par sur une femme qui en a rien à foutre de moi. Gabrielle à le droit de faire ce qu'elle veut, tu n'es pas son père et encore moins quelqu'un de sa famille. Tu n'as donc pas le droit de lui dire ce qu'elle doit faire, elle ne t'appartient pas. Réfléchis bien à ça. Et tu vois je préfère t’empêcher de la voir, vue comme tu te comporte. A frapper tout le monde sans raison, si tu l'aimais vraiment juste en amitié ou autre tu t'en prendrais pas à elle ainsi. On voit le genre de mec que tu es, si lâche qu'il s'en prend au femme. J’appelle pas ça un homme. Alors si tu veux t'en prendre à moi vas-y, je préfère souffrir que de voir une amie souffrir.

Je n'ajoutais rien de plus et j'allais m'asseoir sur l'une des chaises. Je tournais la tête en direction de Caroline et je repensais à ce qu'elle disait..

-Oh pire Caroline si tu te sens trop mal ici pourquoi tu es revenu ? Pour moi ? Non je ne crois pas vue ce que tu disais l'Allemagne ça a l'air super et ton Ian à l'air d'être ton meilleur ami, tu as déjà remplacé Julian (si je me trompe pas x). Ben tu sais quoi te fait pas chier plus longtemps avec un con comme moi, oublie moi et repars vivre ta vie en Allemagne. Va te mettre avec Ian au moins lui te fera pas souffrir non du tout, il est clean. Mais mince c'est pas lui qui vend de la drogue ou autre ? Il va te falloir du courage pour le faire changer. Tu sais quoi ta peut-être raison que je ne suis pas le seul à souffrir, mais en attendant je dirais que tu as une vie plus simple. Pourquoi ? Tu sais très bien pourquoi je dis ça, pourtant je n'ai jamais rien demandé.

Je me relevais et empoignais une veste et je sortais du manoir en claquant la porte, je me posais alors sur le petit muret dehors, la nuit était bien fraîche, la lune était pleine et elle éclairait toute la ville. Je fouillais l'une de mes poches et je sortais l'un des paquets de clopes qui se trouvaient sur moi et je le regardais un instant avant de le poser à côté de moi.

La jeune fille était restée bien calme face aux disputes et aux cris à son encontre ; elle alla jusqu’à imposer une triomphale minute de silence pour convier les jeunes gens à un instant de religiosité formidable. Son sermon n’eut hélas, pas le pouvoir de toucher aux cœurs les concernés qui paraissaient totalement affligés par le monde et la société qui leur semblait être peinte d’une encre des plus obscures, cependant Gabrielle croyait dur comme fer que c’était dans les moments les plus ardus, que la beauté d’un homme se révélait. Sa force, son endurance, sa courage, sa loyauté et souvent même sa bonté. Hélas, cette pensée s’émietta à mesure que Caroline détruisait sa prêche sous l’œillade railleuse et complice d’un Nicholas plus que remonté. Réprimant un soupir d’agacement, la chaste en avait plus qu’assez que tout lui retombe sur le ‘coquillard’ ; on se moquait d’elle, de sa foi, et pire encore de son Dieu. Son Saint Père, celui qui lui avait une fois encore offert la vie et la Rédemption. L’envoyée des Cieux grimaça alors que Caroline et Tyler s’hurlaient dessus ; ils étaient bientôt à deux doigts de s’entretuer. Elle soupira, et baissa les yeux, un bref instant, ressentant les premières larmes brûler ses joues de porcelaine. La poupée d’un naturel si joyeux, si optimiste et si entrainant ne se sentait aucunement plus la force de combattre une telle tempête ; elle voulait naturellement réunir Caroline et Tyler, cependant, ni l’un ni l’autre ne donnait du sien pour reprendre le chemin de la réconciliation. Et puis, il y avait Nicholas ; le démon remettait en cause sa fidélité, et allait jusqu’à railler sa chasteté et sa foi. Prisonnière de son emprise, la blonde faible et larmoyante se laissa faire ; une force nouvelle prenait petit à petit racine en elle. Etait-ce le Seigneur qui avait entendu son appel éploré et qui s’apprêtait à la sauver des mains de l’Ennemi ? Ou bien était-ce elle qui en avait juste assez que tout lui retombe dessus et que sa bienveillance éternelle se voit récompensée de cris, de mots durs et de railleries mal placées ? Gabrielle sentit le souffle brûlant de Nicholas sur ses lèvres, puis subitement plus rien. Tyler intervint avec poigne et courage pour protéger son amie. La blonde reprit des couleurs en sentant l’air de nouveau courir dans ses poumons, et l’oxygène dansant dans ses veines bleues. « J’en ai assez ! » Cria t’elle soudainement. Le cri paraissait être celui d’un animal étouffé, d’une jolie biche qu’un cruel chasseur avait épinglé d’une flèche en acier. Gabrielle ressentit une douleur terrible au niveau de son cœur ; elle porta sa main dessus, le visage rouge, les joues humides. « Arrêtez de vous chamailler ! Vous êtes tous sots ! Cela se voit parfaitement qu’il t’aime et que tu l’aimes ! Et je t’en prie, ne parle pas en tes termes que tu ne connais pas. Tu es qui exactement pour pouvoir juger Dieu ? Hein ? Personne. Alors arrête ! » Les yeux embrasés de flammes bleues et tranchantes comme des lames, la blonde s’avança vers la cheerleader avant d’enchainer. « Tyler est fou amoureux de toi ! Quand le comprendras-tu ? Il est clair que ce voyage en Allemagne t’a absolument rendue aveugle ! Pourquoi lui en veux-tu ? Il n’a rien fait ! Ce n’était pas lui qui allait fréquenter des gens aux mœurs légères. Il s’est toujours retenu. Certes, ce soir il a fait un écart en buvant un peu, et alors ? Je suis convaincue que tu as fait pire avec ce fameux Ian. Ce n’est pas croyable d’être aussi borné et stupide ! » L’ange voyait rouge. La colère qu’elle avait longtemps refoulée, ce sentiment humain, bestial et trivial même, remontait en elle avec une violence inouïe. Elle posa un regard accusateur sur Tyler ; elle n’oubliait pas qu’il l’avait blessée ce soir. « Quand à toi tu aurais dû m’écouter ce soir ! J’étais ta seule amie, celle qui croyait en toi et qui voyait ta lumière, et ce soir, quel est le résultat ? Tu t’es mal comporté avec moi. Tu m’as assommée, et ensuite, tu penses que t’en prendre à Nicholas va régler les choses ? J’en ai assez de tes histoires avec Caroline. J’en ai assez de toi ! Si je ne t’avais pas connu, les choses seraient bien mieux. Maintenant tout le monde va penser que je suis une fille aux mœurs légères ! » Des larmes perlaient sur ses joues, si abondamment qu’on aurait cru voir ruisseler des rivières de diamants. Nicholas et Tyler se battirent alors ; la chaste en avait assez. Elle baissait les bras. Elle ne voulait plus rester ici, ne plus jamais les revoir, aucun d’entre eux. Alors que Nicholas gratifia d’une punition le fils Lockwood, la blonde s’avança vers lui et posa une main ferme sur son avant bras, l’empêchant ainsi de tuméfier davantage le visage du jeune sportif. « Arrête ! Arrête ! Tu penses vraiment que la violence va tout régler ? Et je t’en prie, ne joue pas les amoureux transis ! Tu crois que tu ne m’as pas blessée ? Tu penses être le seul touché par cette affaire ? La manière dont tu me regardes à présent est horrible. Je me sens salie, trahie, blessée ! Humiliée ! J’en ai assez d’endosser le mauvais rôle. Je ne suis coupable de rien, si sans doute de t’avoir trop aimé, jusqu’à en renier certaines de mes principes. Jusqu’à renier mes croyances…Mon devoir ! Mais cela, tu t’en contrefiches. Pour toi, il n’y a que toi ! Que tes sentiments, que ta peine. Tu es lamentable Nicholas ! Je ne veux vraiment plus jamais avoir affaire à toi. Ni plus jamais te reparler, et pose encore une fois la main sur moi et je te jure, je te ferai souffrir davantage ! » S’époumona l’ange tout en le gratifiant d’une gifle ô combien méritée. Alors que Tyler attrapait sa veste pour fuir lâchement, la jeune fille cria, encore plus remontée que tout à l’heure « C’est ça fuis ! Tu es lâche ! Vous êtes tous lâche. Au revoir ! » Sans plus attendre, Gabrielle glissa son châle sur ses épaules frêles puis referma violemment la porte du manoir. Elle n’attendait pas à ce qu’on la rattrape, ni même qu’on l’excuse ou qu’on lui présente ses excuses les plus sincères ; elle en avait juste assez de tout cela, du monde des hommes, de leurs traitrises, de leurs hypocrisies et de leurs jalousies. Les cheveux au vent, la blonde qui sanglotait bruyamment, dépassa la première grille du manoir et s’avança dans l’obscurité glacée..Elle crut entendre quelqu’un la poursuivre ; elle pressa alors le pas en resserrant autour de ses épaules, son châle.