Je n'avais plus rien à faire dans l'Alabama. Ma souffrance était raccrochée à ce lieu, alors pourquoi rester? J'avais besoin de respirer, de pouvoir vivre. Mon chagrin me pesait lourd, mes larmes faisaient chauffées mes joues tous les soirs, c'était trop. Partir était la bonne solution, c'était la seule solution envisageable. Je ferais mes valises et je partirais. Mes parents étaient morts à cause de cette stupide guerre, mais il était encore temps pour que moi j'en échappe. J'avais donc fuis au Texas et j'avais repris mes études, que j'avais du arrêter. La littérature, j'avais toujours aimer ça, j'avais donc décider d'approfondir mes connaissances. Si j'avais sus, j'aurais fais ce que je pensais faire au début, en finir. Avant que la vie n'en finisse avec moi.

Il faut toujours que quelque chose arrive pour bouleverser votre vie qui est déjà assez compliquée comme ça. Ce sont ce genre de complications qui font qu'on change, nous aussi. En bien, comme en mal, nous ne sommes jamais comme avant après les châtiments que la vie nous inflige. Nous les méritons peut-être, ou bien peut-être pas. C'est un soir de décembre 1911, je m'engouffrais dans la ruelle en face de là où j'étudiais, pour rentrer chez moi. Le froid me faisait frissonné de manière horrible, si bien que tout mon corps était parcourut par des spasmes dus à cette fraîcheur qui pénétrait même à l'intérieur des centaines de couches de vêtements que j'avais pus enfiler. Il avait neigé et la ruelle entière était envahit de la poudre blanche, refletant la lueur mince des lampadaires qui éclairaient les trottoirs vides. Je sortais toujours trop tard, mais c'était plus fort que moi, je n'arrivais jamais à détacher mon regard des écritures de tous les livres que je lisais à vive allure. Mais ce soir là, je n'étais pas aussi seule que je le pensais. J'entendais les crissements des pas sur la neige mais dès que je me retournais, je ne voyais absolument personne. C'est alors qu'on me sauta dessus, je tombais. « Lâchez moi! Je vous somme de me lâcher! Vous me faites mal! » Je vis alors du sang dégouliné dans la gouttière. Ma main saignait et la bouche de l'homme s'était collé dessus. Il lécha le sang puis enfonça ses dents dans ma main. Je hurlais.

Le froid ne me gênait plus, c'est comme si j'avais été réchauffer, complètement réchauffée. J'avais cette sensation que plus jamais je n'aurais froid et pourtant, en me redressant, j'eu l'impression de ne plus être comme avant. J'avais mal partout et la gouttière était encore pleine de sang, comme à mon dernier souvenir. Je regardais ma main que je vis alors scintillé comme une boule à facette. J'eu un mouvement de recul. Qu'est ce que s'était encore que ça? Je me relevais, difficilement, mais je me relevais. Je ne me souvenais que de la douleur, rien de plus, je me souvenais du sang mais c'était tout. Ma peau luisait et je ne pouvais m'empêcher de défaire mes yeux de mon bras tellement j'étais fascinée. Je ne savais pas ce que j'étais jusqu'à ce qu'un homme me frôle et me bouscule accidentellement. Une odeur agréable arriva jusqu'à mon nez et je me tournais vers lui sans savoir quoi faire de plus que d’humecter cette odeur envoûtante. D'une manière incontrôlable, je me jetais à son cou, le faisant ainsi basculer et tomber. A cheval sur lui, j'enfonçais mes dents dans son cou et ma langue toucha son sang et ma folie se déclencha. J'étais un vampire, voilà ce que j'étais. J'étais une tueuse aussi, accessoirement.

J'acceptais très vite ma nouvelle nature, moi qui me plaignait tout le temps de ma vie trop fade et sans but. Là, j'en avais un, je pouvais vivre, après tout, j'étais immortelle, comme le disait les livres. J'avais fais des recherches, j'avais besoin de sang humain pour vivre et je n'allais pas me gêner. Je savais où me rassasier, au front, alors que la guerre battait encore. J'y étais donc aller, je m'avançais entre les balles, en cherchant la cible parfaite. C'est alors que je pus distinguer son regard si perçant. Il était beau, surement plus que tous les autres combattants, mon regard était attiré par lui même si je ne pouvais pas sentir son sang d'ici, j'avais plus envie de le conserver qu'autre chose, je voulais le connaitre. Mais, alors que mon pied droit se posait par terre, des balles me traversèrent et mon corps tomba au sol dans un mouvement naturel et pourtant rapide. Je l'avais vu s'avancer vers moi alors que mes paupières se fermées. J'allais pouvoir me nourrir mais il me tomba dessus et je sentis l'odeur irrésistible de son sang. J'étais fascinée, par lui d'abord, par son visage que je trouvais si attirant et puis par son sang qui me donnait tellement envie. Je me jetais sur son cou et faisais le nécessaire pour le sauver. Il ouvrit les yeux et je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire. Il était sauvé. Je n'avais jamais cru au coup de foudre et pourtant, c'est ce qui s'est passé entre lui en moi. Mais c'était bien trop beau pour être vrai, il rompit un soir, comme ça, sans prévenir. Sa nouvelle vie ne lui convenait pas, et je comprenais. Dans tous les cas, je restais plus qu'amoureuse de lui. J e disparus de sa vie mais lui, il ne disparut pas de la mienne. Je le suivis, partout, sans exception, et j'ai veillé sur lui. Je l'aime après tout, et l'amour fait faire des folies.