J’ai été voulue. J’ai été conçue. Je suis née. J’ai eu des parents aimables, et une jolie petite famille. Une enfance de rêve, entourée d’amour et de bonheur. Des notes digne d’une vraie studieuse, un petit ami des plus parfaits et un avenir prometteur. Et je vais mourir vielle et heureuse dans les bras de mon actuel petit ami, la bague au doigt souriants à mes enfants et à mes petits-enfants. Une vie de rêve hein ? Dis comme ça, on pourrait presque croire que c’est la mienne. Du moins, si vous êtes naïfs. Il est évident que je décris cette existence ironiquement.

Mais dire que tout ça est faux serait vous mentir, et bien que ce soit mon domaine, je vais être sincère avec vous, profitez-en, cela ne m’arrive pas souvent, voir jamais. Les deux seules vraies choses dans ce que je viens de dire sont le fait que j’ai été voulue, et que je suis née. Un certain jour d’été, mes yeux verts ont décidés de s’ouvrir pour la première fois pour pouvoir contempler l’extérieur. Autant vous dire que j’avais déjà la gerbe et que je regrettais déjà d’être venue au monde, mais passons, ce n’est qu’un détail insignifiant après tout. Je n’ai jamais eu de frangins, chose qui ne m’a jamais dérangé. Si je devais mener une vie, autant le faire en solitaire. Et en tant que fille, unique, je me devais d’en profiter. C’est ce que je fis, mais bien plus tard. Car oui, vous allez sûrement avoir du mal à y croire, mais j’étais tout ce qu’un jeune couple voulait pour leur premier enfant. Mes parents s'étaient rencontrés au Caire, en Égypte, ville de naissance de mon père qui a passé sa vie en Orient. Ma mère étant infirmière, et voulant voyager, elle avait décidé de s'en aller pour Médecin sans frontières en Égypte où elle travaillait avec des médecins d’Égypte, notamment mon père, un chirurgien en cardiologie. Après avoir passé du temps et avoir partagé certaines émotions ensemble lors de leur mission, ils se rendirent compte que leur relation n'était pas que professionnelle, c'est pourquoi ils se mirent ensemble, pour se marier deux ans après leur rencontre. Ce fut au même moment que leur mission s'acheva et qu'ils durent prendre une décision capitale : rester en Égypte, ou repartir aux États-Unis pour ma mère, originaire de Floride. Admirant le courage de ma mère à être partie deux ans plus tôt de son pays d'origine pour venir dans son pays, il décida de faire l'effort de partir à son tour pour connaître le monde de sa femme. Il aurait pu tout faire pour sa nouvelle petite femme, notamment parce qu'ils attendaient déjà un enfant : moi. Tout avait l'air d'aller parfaitement bien, mais ce ne fut pas le cas. Après ma naissance, mon père remarqua rapidement qu'il n'était pas à l'aise en Amérique, subissant des discriminations et insultes racistes par rapport à ses origines arabes. Les disputes avec mes parents ne cessaient de s'amplifier et de se multiplier, mais rien à faire, ils ne trouvaient aucun solution.

« Je vais repartir en Égypte, je ne peux plus vivre ici ». Ce fut les paroles en trop qu'elle entendit un soir de dispute comme un autre où son père avait clairement exprimé sa pensée quant à son avenir en Amérique. Il ne supportait vraiment plus les tags et les insultes qui profanaient sa vie quotidienne. J'ai également connu et subit ses choses, mais plus indirectement. Qu'importe, cela m'a donné une expérience en plus et cela m'a permit de me forger un caractère plus fort et plus équilibré. C'est également grâce à cet événement que j'ai eu une passion pour la journalisme et l'actualité du monde entier, notamment dans les zones où se trouve le pays d'origine de mon père. Et puis il faut dire que j'ai toujours été une fille studieuse, très douée en langue et culture générale. Mais le fait d'avoir vécu ces préjudices ne m'ont pas apporté que des avantages. En effet, suite à cela, je me suis renfermée sur moi même, ne faisant plus confiance en l'homme et à sa bonté. Je suis rapidement passée de la jeune fille modèle à la pire des garces que vous pourriez rencontrés. Désormais, me voilà toujours à l'université, étudiante en journalisme, plus déterminée que jamais. Mais je n'ai pas été au bout de mes peines, notamment après une soirée qui s'était plutôt mal passé, où je m'étais réveillée le lendemain avec des hématomes ainsi que sans vêtements. J'ai alors rapidement compris que j'avais été violée et que je n'avais plus aucun souvenirs de la soirée mise à part le fait que Jacob, alors mon petit ami, préférait draguer d'autres fille - dont UNE fille - au lieu de me protéger comme il aurait du le faire. Au tant vous dire que ma nature est sur le point de prendre le dessus et que je compte bien prendre ma vengeance. Ne dit-on pas que la vengeance est le premier atout d'une femme et qu'il faut toujours s'en douter ? Certaines personnes vont comprendre leur douleur.