La journée ne faisait que commencer pour la pulpeuse Penny qui déjà, se voyait en haut de l’affiche ; aujourd’hui, un brunch était organisé tôt dans la matinée au Hilton. C’était l’occasion pour elle de se présenter sous son meilleur jour de manière à garnir d’emblée un copieux livret de contacts pour sa future entreprise. Et puis, tout devait être impeccable pour accueillir des clients de marque et redonner de l’éclat au blason de l’hôtel. D’ailleurs, depuis qu’Evan lui avait confié les rennes, la jeune femme se donnait corps et âme pour satisfaire les clients les plus grincheux et les plus curieux : l’hôtel respirait la fraîcheur et ses idées toujours novatrices ne faisaient qu’attirer plus de monde. Les rentes étaient bonnes. Dès l’aurore, la starlette dévalait les rues pavées dans sa ravissante décapotable ; le soleil se reflétait sur les ondulations de ses cheveux d’or et peignaient sur ses belles lèvres quelques traits vermeilles. Les rues s’éveillaient lentement du sommeil de la nuit ; le ciel était encore un peu assombri, mais on sentait que le Printemps avait déposé ses valises depuis bien longtemps. Arrivant au Hilton, la jeune femme gara son véhicule dans le parking privé prévu à cet effet ; descendant doucement de celui-ci, elle s’étira de tout son long en veillant à déplisser sa ravissante jupe Mad Men tissée en raphia. Son élégance et son style tendance faisaient de Penny une femme très charmante ; une vraie fashionista ! Habillée d’un sweat aux motifs africains style boubou sénégalais, agrémenté de quelques sautoirs colorés et nacrés et d’un bijou ethnique en pierre d’émeraude, la jeune femme perchée sur les Louboutin d’un noir classique et sans effet, attrapa son sac en cuir DELORME avant de rejoindre d’un pas assuré le hall. Les réceptionnistes la saluèrent d’un grand sourire enjoliveur avant de lui donner l’accès à la salle de restauration où les cuisiniers s’attelaient avec minutie : le brunch devait être parfait. Des fruits ornaient les assiettes, et les verres s’emplissaient d’un cocktail ambré. Penny ordonna à ce que l’on dresse la table le plus tôt possible, soit dans vingt-minutes ! La jeune femme était tenace en affaires ; elle avait appris auprès des meilleurs, Evan, Drew et Charles. A pas pressés, elle emprunta l’ascenseur avant de rejoindre son bureau ; déposant son sac DELORME sur la table, le mannequin resta durant quelques minutes à admirer Los Angeles se parer des couleurs du Printemps. Les fleurs resplendissaient de fraicheur et de vivacité à travers le jardin de l’hôtel. Les arbres eux aussi, rendaient l’horizon verdoyante alors que le ciel d’un bleu superbe, annonçait une ravissante journée d’été. Son téléphone retentit : c’était Brianna qui l’appelait pour prendre de ses nouvelles et voir si elles ne pouvaient pas se voir cet après-midi pour sortir en ville. Jetant un rapide coup d’œil vers son planning, la diva s’excusa ; son emploi du temps relevait presque de celui d’un ministre ! Toutes les plages horaires étaient remplies et colorées par les noms de grands noms du showbiz’ avec lesquels elle devait parler de son nouveau projet : Silverstone Spa & Ressort. Brianna et elle échangèrent encore quelques mots avant qu’on ne toqua à la porte. S’excusant platement auprès de la chanteuse, Penny raccrocha avant de précipiter vers la porte pour ouvrir. Face à elle, Lauren, son assistante et Logan. Impossible ! La blonde ne rêvait pas ; Logan était bel et bien là, en face d’elle, en chair et en os ! Le talentueux comédien était-il donc de retour à L.A ?

« Logan !!!!!!!!! Oh mon Dieu, je rêve ! Tu es revenu !!! » Enlaçant tendrement son petite protégé, Penny esquissa un grand sourire tant elle était ravie à l’idée de le retrouver et de voir qu’il avait l’air d’être en pleine forme. Remerciant Lauren d’un clin d’œil, la fashionista referma la porte du bureau derrière eux et invita Logan à prendre son aise. « Qu’est-ce qui te ramène à L.A ? Fais comme chez toi ! ». Aussitôt, le comédien lui tendit sa veste qu’elle rangea avec soin sur le porte-manteau. Décontracté et fier, son protégé s’installa sur le divan et observa durant de longues minutes la souriante Penny et son coquet bureau. Il était grand, très lumineux, superbe. Elle était ravie d’avoir opté pour celui-ci. « Alors Broadway ne te tente plus et tu veux tester ta chance à L.A ? C’est ça ? » Penny le gratifia d’un clin d’œil et d’un sourire amusé avant de prendre à son tour place à ses côtés. Son protégé n’avait pas changé : si, il avait grandi, et il paraissait plus serein que la dernière fois qu’elle l’avait vu au poste avec Austin K. Wards. Les deux acolytes n’avaient pas cessé de faire des bêtises. Et elle se souvenait surtout d’eux les étés lorsque Josh les invitait à passer un weekend dans leur maison près de la plage : il y avait aussi le jeune australien qui venait avec eux. Ils étaient inséparables ! Son téléphone retentit : c’était Lauren qui lui expliquait que tout était enfin prêt. Penny se redressa et fit signe à Logan de la suivre. « Tu vas découvrir ce que signifie le terme travailler mon cher ! » Passant son bras autour du sien, la blonde et son ami empruntèrent l’ascenseur qui les déposa tout juste à l’accueil. La réceptionniste adressa un sourire charmant à la patronne et surtout à Logan qui visiblement lui avait tapé dans l’œil. Les deux jeunes gens traversèrent les couloirs et pénétrèrent dans l’immense salle de réception qui respirait la fraicheur et la beauté ; les tables étaient soigneusement dressées, tout comme Penny les avaient imaginées. Les flutes en cristal habillaient les nappes blanches. Les bouquets garnis de mille et une fleurs aux couleurs du soleil donnaient une touche estivale à ce brunch champêtre. Tout en examinant scrupuleusement chaque détail, la jeune femme se prononça après quelques minutes de silences, minutes tant effrayantes et tant redoutées par ses employés qui ne purent retenir bien longtemps un soupir de soulagement suite à l’annonce du verdict. « Qu’en dis-tu Logan ? » demanda le mannequin en adressant un sourire enjoué à son protégé, tout en lui désignant d’un geste empli de grâce, les tables richement dressées que les rayons dorés du soleil rendaient encore plus brillantes de délice.

Alors que Penny s’attelait à la tâche, on toqua timidement à la porte ; une silhouette fluette coiffée de quelques mèches brunes épars se présenta sous les yeux de la cogérante du Hilton. Penny esquissa un léger sourire alors que Lauren s’avançait d’un pas plus affirmé vers elle, expliquant de sa petite voix que quelqu’un était venu lui rendre visite. Qui ? La starlette n’eut pas vraiment le temps de s’interroger sur la potentielle identité de son invité surprise car celui-ci déboula en plein cœur de la pièce, s’imposant aux côtés de Lauren qui souriait en voyant sa patronne si ravie. Lâchant le stylo qu’elle tenait en main et le papier sur lequel elle était entrain d’écrire quelques lignes audacieuses, le mannequin bondit au cou de son protégé ; Logan. Le charmant comédien était visiblement de retour à L.A pour une raison qui lui échappait totalement, mais à vrai dire, elle s’en contrefichait assez. Elle était tellement heureuse de retrouver le jeune homme que le reste n’avait pas grande importance. La diva entremêla ses doigts à ceux du comédien. Logan prit ensuite ses aises tandis qu’elle l’invitait à la discussion, pour savoir s’il allait bien, et quels étaient ses projets ; était-il venu simplement en vacances pour voir quelques connaissances, ou bien comptait-il participer à un évènement théâtral important à Los Angeles ? Après tout, Penny était assez au courant des activités en cours en pleine ville du fait qu’elle devait tout le temps être à jour pour proposer à ses clients des sorties diverses et variées. Il y avait justement une troupe de comédiens à L.A en ce moment qui faisait un vrai carton, peut-être que Logan était des leurs ? Ou comptait-les rejoindre ? Installée à ses côtés, le mannequin croisa ses jambes et appuya sa main dans celle de son ami ; le garçon esquissait un sourire charmeur tout en dévoilant son dessein. Il était fier d’affirmer qu’il avait décidé de s’installer officiellement en ville et qu’il était prêt à tout recommencer en charmant un public bien plus différent que celui qui l’adulait à Broadway. Penny connaissait Logan aventureux, courageux et toujours très déterminé dans ce qu’il entreprenait ; elle ne fut donc pas plus surprise que ça de savoir que son protégé allait en posant ses valises en ville, essayer de tout faire pour retrouver la même notoriété qu’il avait à New York. Hélas, le visage du jeune homme s’assombrit subitement lorsqu’il parla de son père et de l’houleuse affaire Katheleena ; la fashionista était au courant d’absolument tout, vu que Logan lui en avait parlé à maintes reprises lorsqu’il n’avait pas le moral. La blonde avait d’ailleurs plusieurs fois, dans le secret, entamé quelques recherches afin de débusquer la vilaine veuve noire, néanmoins, à chaque fois, elle s’était retrouvée face à une impasse. Fernandez était maligne et avait soigneusement refermé le passage derrière-elle ! « Si si, je m’en souviens très bien. Ton père va mieux ? » S’enquit le mannequin en plongeant ses yeux brillants dans ceux de son ami. Baissant la tête, Logan pâlit. Cela inquiéta davantage le petit cœur fragile de la blonde qui serra un peu plus fort la main de son ami dans la sienne, comme pour l’aider à se confesser… « Tu sais par rapport à Katheelena…Tu m’en avais parlé il y a longtemps, et je..Je n’ai pas pu m’empêcher de faire des fouilles. Tu sais à quel point je suis curieuse et surtout à quel point j’aime rendre justice à mes amis. » Logan redressa la tête et plongea son regard dur et brillant dans le sien. Sans doute n’avait-il pas aimé le fait que sa protectrice soit aussi intrusive dans sa vie, mais Penny avait toujours été ainsi…Toujours. Et ça, rien ni personne ne pouvait le changer. « Aucune trace d’elle depuis un an maintenant. Peut-être qu’elle est retournée au Mexique. » La blonde passa une main embrassée dans ses cheveux avant de la reposer sur son genoux. « Tu sais que je peux être là pour toi et t’aider à la retrouver…Mais penses-tu que c’est la bonne solution Logan ? Ton père n’a-t-il pas déjà assez souffert ? Et toi aussi ? » La jeune femme parut sincère, ses yeux étincelants comme s’ils gardaient le secret de quelques larmes ; elle grimaça légèrement, sous le coup de l’émotion. Elle avait de la peine pour son protégé, comme pour son père qui avait connu bien des guerres. Un sourire désolé se planta sur ses lèvres glossées. « Mais je suis tellement contente de savoir que tu comptes aménager à L.A, c’est une excellente nouvelle ! La meilleure qui soit ! » Son sourire se transforma en un rire mélodieux et franc alors qu’elle enlaça tendrement son ami comme pour lui montrer qu’elle était désormais prête à partager son bonheur, ses joies, mais aussi ses peines. Et si Logan venait à lui demander de l’aider à retrouver une fois encore Katheleena, elle le fera, et cette fois-ci, elle y mettra encore plus tout son cœur, toute son âme et toute sa force. Penny désirait rendre justice à son protégé, comme elle l’avait toujours fait.

« Et puis L.A est magnifique ! Je crois que tous tes amis d’enfance sont ici. Il faut en profiter ! Et si tu veux, je peux passer quelques coups de fil pour te trouver une place dans la troupe de théâtre de la ville. Elle fait vraiment un carton à chaque représentation ! Vu ton palmarès, ils t’accepteront immédiatement. »Le mannequin sourit à Logan. Elle s’était toujours comportée ainsi avec lui, comme s’il avait été son propre frère, comme si elle avait eu une seconde chance de réparer ses erreurs avec Josh. Oui, car en Logan, elle voyait souvent de son cadet. De ce fait, la blonde essayait sans cesse d’être la meilleure ‘sœur’ possible, de ne plus commettre les mêmes atrocités qu’avec le jeune surfeur…D’être plus maternelle, plus tendre, plus affective. Soudain, le téléphone retentit, sortant Penny de ses pensées. Elle décida alors de montrer au jeune homme le métier qu’elle exerçait depuis peu ; la reconversion au début avait été difficile, mais aujourd’hui, la starlette était nourrie de nouvelles ambitions dont celle de monter sa propre chaîne thermale et de spas. L’idée grandissait dans sa tête ; elle prenait de nouvelles couleurs, de nouvelles formes et bientôt, la fleur éclora, plus belle et plus grande que jamais. D’un même pas, les deux amis s’invitèrent dans la grande salle ; Penny porta un regard inquisiteur sur toutes les tables, les examinant au millimètre carré et avec un intérêt digne des plus grands scientifiques. Les couverts en argent brillaient aux côtés des assiettes en porcelaine. Les bouquets de mille et une roses ornaient les nappes blanches et soyeuses de leurs feux sacrés. Tout respirait la fraicheur, la légèreté. Le thème aérien et printanier que la diva avait proposé à son équipe se voyait sublimé en ces tables dressées joliment. Toute fière, la blonde au sourire brillant comme les pétales des fleurs, sautillait littéralement sur place. Elle était toute excitée. Logan parut émerveillé face à un tel spectacle et il confia toute son admiration à sa protectrice. Cela rendit d’autant plus le mannequin fière ; elle s’amusa à parader comme à l’ancien temps avec une classe et une finesse démesurée le long des tables. « Merci Logan ! Le professionnalisme, tu entends. Il faut toujours viser la perfection et chercher à l’obtenir. Tu dois faire ça aussi à chacune de tes représentations. Je sais que tu es talentueux et que tu vas réussir, mais je te dis ça, car ici les gens pensent différemment de New York. Ils sont encore plus tatillons. Ils veulent de la qualité, de l’irréprochable. Ils veulent avoir les yeux brillants ! Ils veulent du rêve, et nous devons respecter ce devoir ! Tu comprends ? » La protectrice sûre et charismatique entrait en jeu ; elle adressa un regard sévère à Logan, comme pour l’inviter à la médiation suite à ses propos.

Installée face à son protégé, la starlette le regardait droit dans les yeux, un sourire au coin des lèvres. Elle était tellement ravie de le revoir ; il lui avait terriblement manqué ! Penny ne s’était pas attendue à le retrouver aussitôt, connaissant pertinemment quel genre d’emploi chargé avaient les comédiens de Broadway. Mais Logan était bel et bien là, face à elle, souriant et épanoui, l’œil brillant comme un diamant précieux ; il paraissait détendu, bien que malheureusement, très vite son anxiété et sa colère brûlèrent dans le fond de sa prunelle lorsqu’il parla au mannequin de Kathleena. Penny ne pouvait pas supporter la jeune hispanique ; elle était comme Sanchez ! Les hispaniques étaient-ils tous modelés si grossièrement ? La blonde passa une main dans ses cheveux dorés avant de la reposer sur son genoux ; elle garda son regard planté dans celui de son protégé qui lui révélait d’un timbre sec, cachant sa profonde émotion, l’état de santé de son père, malade et assiégé à résidence depuis plusieurs années déjà. Penny connaissait bien Monsieur Rockwell. Elle l’avait rencontré à plusieurs reprises lorsqu’elle venait rendre visite à Logan ; c’était un homme passionnant, d’une sympathie touchante qui ressassait avec une fierté non dissimulée les exploits de sa famille. Les Rockwell étaient célèbres. Surtout Norman, le premier illustrateur du Saturday Evening Post. A chaque fois qu’elle rendait visite à son ami, Penny retrouvait Monsieur Rockwell autour d’une tasse de thé ; il lui parlait des siècles et des souvenirs passés avec une passion intarissable. Elle entendait dans sa voix souvent de la nostalgie comme s’il regrettait la belle époque. Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme alors que Logan dévoilait son plan vengeur à l’égard de Katheelena. « Je comprends, et ton père est un homme vraiment plein d’ambition et de dynamisme. Il est clair que du jour au lendemain, il ne va pas tout lâcher. Mon père est aussi comme ça et je sais ce que c’est de s’inquiéter lorsqu’on le voit flancher pour la première fois. Un homme fort que l’on pensait intouchable, éternel. » Dit-elle en se rappelant de la première fois qu’elle avait pu son père gravement malade. Depuis, Monsieur Silverstone se portait comme un charme. Penny sourit timidement au jeune comédien tout en passant une main sur son genou ; elle tapota doucement dessus en enchainant « Mias ne t’inquiète pas, c’est un battant ! Il va aller mieux, essaye d’être compréhensif et présent pour lui. Je sais qu’il tient énormement à toi ! » Son sourire devint plus brillant alors qu’un petit rayon de soleil s’engouffrait dans la pièce et la réchauffait. Après un instant d’hésitation, le mannequin lui parla de Katheleena et de ses recherches à ce propos ; aborder un sujet tabou, et épineux pouvait être dangereux pour elle et douloureux pour Logan. Peut-être que son protégé ne voudrait pas de son aide sur ce coup ? Finalement, après avoir dévoilé le fond de ses recherches au jeune homme, Penny appuya son coude contre l’accoudoir de la causeuse en velours. La rage était perceptible dans sa voix, mais aussi sur son visage devenu d’un rouge soutenu ; ses iris étaient consumés par les flammes de la fureur. Ce qu’il pouvait haïr l’hispanique ! Cela se sentait, se voyait, s’entendait. Il lui en voulait pour tout. Penny était au courant d’une bonne partie de l’histoire bien qu’elle était persuadée que quelques secrets subsistaient cachés dans l’obscurité de ce passé commun nébuleux. « Nous la retrouverons naturellement et je t’aiderai à l’éradiquer une bonne fois pour toutes de vos vies ! Ton père est un homme bon. Oui, il ne faut surtout pas le mêler à cette histoire, il est déjà trop fragile comme cela. » Répondit-elle en affichant un air navré. Elle se demandait comment on pouvait être aussi horrible et profiteur avec un personnage aussi sympathique que Monsieur Rockwell. Cette question lui brûlait les lèvres, mais ce n’était pas la seule. Elle avait toujours eu envie de savoir quelle était l’affinité entre Logan et Katheleena. Autant de haine et d’amertume signifiait bien quelque chose. « Par contre, avant de t’aider, dis moi…Tu m’as cachée quelque chose à son sujet. Je me trompe ? » Un maigre sourire esquissa les lèvres glossées du mannequin qui ne lâcha pas du regard son protégé à la recherche d’une quelconque lueur qui aiguillerait ou prononcerait même son jugement. Ce feu bleu et vif naquit au fond de ses yeux d’encre. Le garçon lui cachait bel et bien quelque chose ; mais quoi exactement ? Penny avait l’esprit assez inventif ; mille et un scénarios se dépeignirent sous ses yeux ébahis alors que Logan gardait un calme déconcertant même au vu de la situation.

« Je suis certaine que tu vas faire des choses merveilleuses ici ! » Dit-elle avec un grand sourire. Ils changèrent de conversation ; parler du sujet épineux Katheleena était assez risqué et douloureux. Ce fut avec une réelle envie de conduire le plus loin possible son petit poulain que Penny lui parla de la nouvelle troupe de théâtre qui insufflait un vent de gaité et de dynamisme à Los Angeles ; une troupe composée de jeunes de son âge avec lesquels Logan tissera sûrement de bons liens. Elle s’était rendue à deux reprises à leurs spectacles avec Brandon et Chair. C’était Lagerfelt qui leur avait parlé de ces talentueux comédiens qui enflammaient la scène à chacune de leur représentation. « Avec plaisir ! Je vais voir ce que je peux faire pour te trouver un rendez-vous. Ton CV et ton talent parleront d’eux-mêmes. » Penny lui adressa un sourire ; naturellement elle n’allait pas se priver de pistonner le jeune Rockwell pour qu’il soit pris parmi les jeunes de la troupe. Curieux, son protégé le questionna au sujet du ‘sort’ des autres membres de sa bande ; la Jeunesse Dorée Seconde Génération. Le mannequin se tenait assez au courant des actualités des autres poulains de ses amis de la Première Jeunesse Dorée ; certains débutaient des carrières étoilées, d’autres continuaient sagement à enchainer les études et d’autres faisaient n’importe quoi. D’ailleurs, elle se souvint des informations qu’elle avait captées sur les BYOL. « Et bien, certains s’en sortent bien et d’autres coulent. J’ai vu il y a quelques jours Ashlee en compagnie d’Evan et ils se disputaient comme d’habitude. J’ai croisé hier Sebastian à MODE. Il était avec Chris et il l’assistait pour un shoot. Pour Natasha, Josh et Austin visiblement ils sont plongés jusqu’au cou dans des histoires invraisemblables. Josh a été accusé de viol par Natasha et j’ai beau vouloir l’aider, il ne veut pas. Donc je le laisse à ses histoires avec elle. Je ne veux pas parler à Drew pour lui dire de calmer sa protégée. Quant à Austin, je crois qu’il tourne un nouveau film. Chelsea quant à elle est celle dont j’entends le moins parler. Elle est très sage et c’est celle qui fait le moins d’ennuis à l’université et en dehors. Voilà pour ce que je sais. » Dit-elle avec calme. Elle ne put s’empêcher de tirer la langue et d’agiter les mains dans tous les sens en parlant de Josh. « Mon frère est un abrutit ! Il n’en fait qu’à sa tête. Il fréquente des gens de basse classe. Il est insupportable ! » Les deux amis furent conviés par Lauren à descendre dans la grande salle de réception où les tables avaient été joliment dressées pour une grande occasion. D’un œil averti, la starlette épia les couverts, les assiettes, les nappes et bien d’autres détails qui à ses yeux revêtaient une importance capitale pour ce brunch matinal. Beaucoup de personnalités de la haute sphère allaient se regrouper au Hilton pour cette fastueuse occasion. Les couverts en argent brillaient, tout comme les gerbes de roses et de germinis aux tons orangés. Le soleil les faisait flamboyer. Tout était d’une somptueuse beauté ; Penny mettait un bon d’ordre au perfectionnisme et au charme de ses tables. Elle observa une dernière fois les nappes afin de s’assurer que celles-ci étaient minutieusement dressées ; rien ne manquait, tout était parfait pour le brunch ! De délicieux parfums de miel, de chocolat et de sucre parvenaient de la cuisine ; les chefs avaient visiblement fourni un travail exemplaire dont la starlette ne tarira pas d’éloge devant l’assemblée de convives. Logan paraissait admiratif et fier ; il appréciait l’ambiance débonnaire et luxueuse à la fois. Il appuya sa main sur son épaule tout en fixant avec intérêt la terrasse pleine de soleil et de luxuriantes plantes. « Je comprends et je suis ravi de voir que tu as une détermination à toute épreuve ! Je suis contente pour toi et je suis persuadée que tu iras très loin. Si tu continues à adopter une telle ambition et un tel optimisme, tu t’en sortiras. Même ici. Je sais qu’ils vont adorer la touche Broadway ici. Il ne faut pas croire, mais les californiens jalousent beaucoup les New Yorkais. Je sais ce que je dis vu que je suis de L.A. » Elle sourit à Logan et posa sa main sur la sienne lorsque soudainement Lauren lui annonça que les invités étaient déjà arrivés et qu’ils allaient entrer d’une minute à l’autre dans la salle. La jeune femme pria son assistante d’aller en cuisine pour demander aux cuistots de sortir les premières bouchées. Les serveurs arrivèrent par une entrée secrète, tous de blanc habillés. Penny n’en oublia pas pour autant la présence de son protégé. « Allez viens Logan, je vais te présenter des gens de bien. Fais leur ton sourire de tombeur et parle-leur de Broadway et de ta passion pour le théâtre. Parmi eux, il y a des hommes d’affaires très influents et des créatifs qu’il serait intéressant de compter parmi ses plus proches collaborateurs. » Le jeune homme lui adressa ce grand sourire brillant qu’elle adorait puis tous deux avancèrent parmi la foule de curieux. Le brunch commença après que la cogérante n’ait annoncé un discours des plus ravissants ; les serveurs circulaient dans la salle avec leurs plateaux garnis de fines bouchées aux mets les plus savoureux. Les clients discutaient et riaient à gorge déployée en buvant quelques gorgées de champagne.