j'avoue que sa ressemble pas à mon personnage mais je viens de le taper donc bon, autant de le mettre
La nuit devait être tombée depuis une heure, et je me réveillais en baillant et en m'étirant largement, dégageant des bruits bestiaux.
Encore une fois, je m'étais endormie sur le canapé, toute habillée ...
Je poussais la couverture - oui, car à force de m'endormir un soir sur deux dans le salon, j'avais prévu une couverture sous le sofa - d'un mouvement paresseux, continuant à m'étirer. Et en voyant l'état de la table basse qui était devant le canapé, je retomba lourdement dedans, soupirante. Quatre cendriers se battaient pour ne pas tomber de la table, tous remplis à ras bord de mégots, de papier ... Enfin, de tout et n'importe quoi. Une boîte de pizza pendait de la table, où plus de la moitié gisait encore, poisseuse, dégoutante ; même si ça ne me servait strictement à rien de manger, j'essayais d'y prendre au moins goût pour mieux me fondre dans la masse. Mais rien à faire, il m'était impossible de me forcer à manger ; la preuve.. D'autres verres étaient à cheval l'un sur l'autre sur toute la table, et bouteilles ou je ne sais encore, ce qui se cachait en dessous de tout ça.
En bref, avoir ça sous son nez dès le réveil, c'est assez démoralisant.
Surtout lorsqu'on s'est réveillé avec une incroyable flemme de faire ne serait qu'un pas en dehors de son lit - là, en l'occurrence, c'était un canapé. Encore pire..
En fouillant dans la couette, je trouvais la télécommande de la télé. Sans regarder où j'appuyais et si je visais bien, j'appuyais sur le bouton pour éteindre l'écran qui, oui, était encore allumé.
Après un quart d'heure de errance, de décompression, d'encouragement et après m'être rentré dans la tête que j'allais devoir bouger mon arrière train aujourd'hui, je me levais, et me rua dans la salle de bain en chancelant à gauche et à droite.
Une fois propre, habillée, maquillée, et tout ce qui va avec, je me posa dans ma cuisine et me prépara un café et des tartines - que je jeta à la poubelle à la fin de mon café.
Le samedi et le dimanche, j'adorais. C'étaient les seuls jours où j'avais la possibilité de dormir le jour, comme c'était naturel de le faire lorsqu'on était dans le même cas que moi. Je prenais du bon temps, et souriais à la vue du ciel noir de la nuit, que j'avais la possibilité de voir par ma fenêtre. Comme j'aimerais pouvoir profiter toutes les nuits de ce ciel ! ...
La faim qui me creusait le ventre me tira vite de mes pensées. La vraie faim, oui. Cela faisait deux jours que je n'avais pas mangé et mon estomac commençait à se manifester de plus en plus souvent ... Je devais y aller, cette fois, même si je n'avais aucune envie de sortir de ma demeure si chérie.
Je rangeais à la va-vite les assiettes etc dans le lave vaisselle, monta dans ma chambre pour mettre mes chaussures et mon manteau, attrapa au passage un paquet de cigarette et mon portable, et sortis.
Il était dans les environs de 20h30, et une légère brise courait, rendant la température ambiante assez fraîche et agréable. Dans mon pâté de maison, la population était assez rare, ce qui était parfait pour chasser ; je n'avais jamais à aller très loin pour ça. De ma poche, je sortis une cigarette que j'allumai avant de me balader où bon mes jambes m'emmenaient, pendant cinq ou dix minutes ; je n'aimerais pas apprendre demain matin qu'on avait retrouvé mon voisin vidé de son sang à quelques pas d'ici, car je ne regardais que très rarement le visage de mes proies.
Lorsque j'eus fini ma cigarette et que je l'eus écrasée sur le bitume, je me faufila dans ce qui ressemblait le plus à un buisson ou à une haie autour de moi.
J'en ressortis quelques secondes après, sous la forme d'un aigle, cette fois. Cela faisait un sacré bout de temps que je vivais à Amaranth, et avec tous les incidents qu'il y avait eu, les citoyens de la ville étaient au courant. C'était donc beaucoup trop dangereux de chasser sous forme humaine, même dans une rue où les passant se font extrêmement rares ... Moi, j'avais le pouvoir de me métamorphoser en aigle. Un oiseau, assez grand et fort pour pouvoir porter quelqu'un de pas trop gros pas trop longtemps ... C'était parfait ! A la chasse, j'étais donc un rapace. Et parfois, j'avais même envie de le rester éternellement ...
Je m'envolai pour me poser sur la branche d'un arbre très feuillu, à l'ombre, histoire de ne pas trop attirer l'attention sur moi, et attendis. J'attendis tout de même un bon quart d'heure pour qu'un jeune homme ne se pointe. Il avait l'air tout fier de lui, d'avoir accompli une grande chose, à en croire sa démarche assurée.
Après avoir quand même vérifié à l'entour si personne ne regardait attentivement la scène, je sautai de mon arbre en direction du garçon, et, sans qu'il ne se soit aperçut de ma présence, de mes serres j'agrippais ses épaules et repartais déjà vers les extrémités de la ville, ignorant les cris insupportablement aigus - je m'attendais à ce qu'il ait déjà mué .. - et les débattement du jeune garçon.
Je prenais le plus d'altitude possible pour ne pas me faire repérer, car un aigle qui porte un homme entre ses serres ce n'est pas ce qu'il y a de plus courant, et nous emmenais vers les extrémités de la ville, où se trouvait la forêt. Une fois notre destination dans mon champs de vision, je perdais de l'altitude et finissais par atterrir au beau milieu de la forêt où je lâcha ma proie d'un coup, à plusieurs mètres - autant l'affaiblir le plus possible ... Tandis que je prenais tout mon temps pour un atterrissage en douceur, et que je reprenais mon apparence normale ...
Et détrompez-vous, je ne chasse pas toujours comme ça. Disons qu'aujourd'hui, comme je l'ai dis, une énorme flemme me colle à la peau ..