Mes doigts se crispent toujours à chaque fois que quelque chose me tracasse. C'est un tic que j'ai depuis l'enfance. Je sais pas pourquoi mais ce matin, je les avais déjà comme ça au réveil. Je sentais la journée ennuyeuse et brumeuse. Comme d'habitude, un sms de mon père m'attendait disant qu'il nous rejoignait pour le petit déjeuner. Cette habitude vient de mon deuxième père qui adore les déjeuners en terrasse. J'avais une sale tête, la tête de quelqu'un qui s'était endormi sur son bouquin après son dernier joint. Je devais faire quelque chose, avoir meilleure mine, meilleure allure. Laissant de côté mon vieux Jean troué, j'enfilais un pantalon noir et une chemise blanche qui couvrait mes bras. On aurait pas dit moi. Mais bon, juste une journée, ou j'allais ressembler au premier de la classe de droit pénal. J'en rigolais tous seul quand j'eus en mémoire son visage. Rejoignant mon deuxième père qui ne pût qu'applaudir le geste. L'habitude de mon jean et mon vieux tee-shirt qui le rebutait peut-être. Comme a son habitude, il était souriant, heureux, un vrai soleil. Il était surtout heureux que la lois à New York pour le mariage gay soit passés l'an dernier. Il peut enfin planifier un vrai mariage digne de ce nom, de son nom. Quand mon autre père arriva, ils n'avaient que ce mariage dans la bouche. Tandis que je touillais mon jus d'orange et finissais tranquillement la cigarette qu'ils n'avaient pas remarqué, mon premier père me regarda  et me dis en me sortant de les rêvesTu sais, il faudrait que tu participes un peu, tu es quand même mon témoin. Puis je ne sais pas, tu as l'air toujours ailleurs. Tu ne nous parles même plus de ta vie à l'université. Oh, puis arrête de fumer aussi ! Sur ce coup là Gregory, tu aurais pu ne pas lui montrer l'exemple en s'adressant a mon deuxième père qui allumait sa 5 ème. Je riais et me levais pour partir. Les embrassant chacun sur la joue et en recevant un petit coup dans la nuque pour m'exprimer le fond de pensée qu'avait mon père : je suis derrière toi, attention à toi ! 

Je me baladais, l'air insouciant. Je trouvais un coin tranquille pour flemmarder en paix et fumer mon premier joint de la journée. J'en étais presque à la fin quand l'annonce retentit. Je ne pus m'empêcher d'hurler des gros mots pour faire connaitre mon mécontentement sauf que j'avais parlé tellement fort que certains étudiants qui passaient me regarder comme si j'étais possédé par le démon. Je me levais d'un bond et courrait à toute allure. Je pouvais pas manquer ce cour, j'en avais trop manquer. Arriver vers la porte, je vis Caleb en plein ronchonnement comme à son habitude on dirait. Non je ne l'ai pas manqué, je voulais faire une entrée remarquable, et je me suis dis pourquoi ne pas courir dans les couloirs habiller pour aller à la messe du dimanche...je plaisante Hemingway. Ouais je l'ai manqué, non mais quel crétin ce prof je te jure ! lui dis-je en entrant dans la salle. M'asseyant comme à mon habitude à côté de lui, j'ouvris mon bouquin. Et comme à mon habitude, mon esprit était ailleurs. Caleb écoutait avec attention, je recopierais sur lui après, j'avais envie de parler.Tu sais, ce soir y a une soirée. Une certaine Emma qui organise une soirée pour une raison que je ne connais pas. Je m'en fous tu me dira. Mais bon, va y avoir du monde et du bon matériel histoire de mettre les gens dans l'ambiance, tu viens ? lui dis-je à voix basse. Sauf que j'avais parlé un petit peu trop fort et ce crétin de Karosvky, étudiant en droit comme nous se retourna et voulut en savoir plus. On a l'air d'un guide touristique non mais franchement ? La dernière fois que t'es venu en soirée, tu as vomi partout ! Alors non, moi je te dis rien ! Je veux pas voir ce genre de spectacle sinon j'invite l'intello de devant. lui montrant du doigt discrètement, j'en profitais aussi pour voir si le prof remarquait que nous parlions. Encore un, à fond dans son sujet..Géniale ! Deux heures de cours avec lui.