Roxanne Coleen Hastings est née le 20 Novembre 1992 dans la capitale française : Paris.
Petite dernière de la famille Dovilles, elle n’en fait pourtant partie qu’à moitié.
En effet, son « vrai » père est un américain que sa mère a rencontré un soir au bar alors qu’elle venait tout juste de se quereller violement avec son mari.
Cela n’empêchera pas le père de Matthieu, demi-frère de Roxanne, de faire la promesse d’élever cette dernière comme s’il s’agissait de sa propre fille ; promesse qu’il tiendra dès que la petite viendra au monde.

Alors que la famille s’épanouissait, comme oubliées les vraies origines de Roxanne, ce qui devait finir par arriver arriva malheureusement : la nouvelle éclata au grand jour, blessant affreusement Roxanne mais aussi son grand frère. Les deux se sentant comme trahis, ils fuguèrent chacun de leur côté, abandonnant leur parents.
De nature à écouter sa conscience, Roxanne finit par revenir chez elle, ne réclamant pas d’excuses à ses parents mais présentant les siennes au père de Matthieu. Si la cadette avait finit par retourner au domicile familial et à passer outre cette nouvelle information de taille, ce n’était pas le cas de son ainé qui après un mois de répit reparti se perdre dans la nature.
Très protectrice envers celui qu’elle avait toujours considéré comme un frère à part entière, -son frère- au-delà même des liens sanguins, elle essaya de remettre Matthieu dans le droit chemin. Ou du moins, de ne pas trop l’en écarter. Missions anti-tabac ou excursions anti-alcool dans la chambre de sa source de souci, elle finit par se faire prendre en plein milieu d’une de ses tentatives vaines de sauvetage. Pour la première fois, Matthieu porta la main sur elle. Ils se chamaillaient bien étant gosses, mais jamais rien d’aussi violent ou de conscient n’était jamais arrivé. La gifle partie comme une réflexe, laissant une Roxanne choquée et en larmes.

T’es pas ma vraie sœur !
La pluie sur le bitume se fait plus forte. Elle presse le pas, sourde aux échos qui résonnent dans sa tête.
T’es qu’une bâtarde, casse toi
Les yeux humides, les joues écarlates, elle pousse d’un geste nonchalant la porte battante du cinéma. Observant le retard de son petit ami, elle se contente de s’adosser à une des colonnes massives qui s’étend vers le plafond crème du hall vide et froid, comme trop exténuée pour pouvoir tenir le coup plus longtemps.
T’es pas ma vraie sœur, t’es qu’une bâtarde, casse toi bordel !
Serrant les poings, mordant jusqu’au sang la chair de ses joues, elle s’applique à vider son esprit, mais la réplique revient sans cesse, de plus en plus rapide. De plus en plus cinglante.
Une porte qui s’ouvre, un visage masculin dans l’encadrement de l’entrée, un soupir, puis la voilà dans les bras de la seule personne capable de l’approcher à l’instant présent.
Il a beau la rassurer, elle ne répond de rien. Ses mains se rapprochent d’elle. Trop d’elle.
Sous l’effet de la colère, elle le gifle avant de pivoter sur ses talons et de sortir rapidement du hall sinistre.
Le vent la glace, lui arrachant les dernières larmes qu’elle n’osait pas laisser couler. Une nouvelle brise, elle ne peut s’empêcher de réprimander un frisson. Elle commence à marcher sans direction précise en tête. Loin de son frère et de Théo, c’est tout ce qui compte. Elle a besoin d’être seule, mais tout semble contre elle. Un craquement derrière elle se fait entendre ; elle attend qu’un deuxième ne suive pour se retourner. Un homme, non, trois hommes se tiennent en retrait de la petite rue sombre. Elle ne peut s’empêcher de penser qu’ils la fixent, et elle n’a pas tort. Elle entend leurs voix, leurs rires flous ricocher contre les briques. Ne poussant pas son raisonnement plus loin, elle accélère de plus belle mais ils sont déjà à sa hauteur. Lorsqu’une main s’empare de son bras, elle recule brusquement avant de pousser un cri d’effroi. A peine a-t-elle le temps d’entamer sa fuite qu’ils la rattrapent.
Un second cri, une lueur écarlate et cuivre, puis plus rien. Seule une rue pavée de Paris un soir d’hiver.


Elle se réveillera sur un tout autre continent : Le sol américain. Retenue captive par des démons dans une cellule précaire cachée de tous, elle passera des mois entiers à supplier qu’on la laisse retrouver sa liberté avant d’abandonner, vaine. Elle finira par apprendre la raison de sa captivité de la bouche même d’un de ses ravisseurs, éprit éperdument d'elle : elle sert en réalité d’appât à une bataille plus conséquente qu’un simple enlèvement, une bataille qui met en jeu la vie même de son frère.